Bien que ce jeune homme écrit depuis l’âge de 13 ans, c’est à l’université et notamment avec Les Mouches qu’Owen Pallett fait ses armes mais c’est en 2005 que ce frêle garçon se fait connaitre sous le nom de Final Fantasy. A l’époque alors, il n’est encore que ce petit bout d’homme qui profite de la gloire d’Arcade Fire pour faire connaitre ses chansons auprès du public lors des premières parties. Amis de ces derniers il n’hésitera pas à leur prêter main forte sur scène ou en studio afin d’enregistrer et d’arranger les parties à cordes, domaine dans lequel il se révèle être brillant. Tellement brillant qu’Owen Pallett finit par poser son violon de studio en studio pour donner des coups de pouces à un grand nombre d’artistes. Mika, Beirut, Pet Shop Boys, The Last Shaddow Puppets, tous demandent ses lumières afin d’enregistrer leurs disques.
Riche en expérience, ce canadien de 30 ans déjà, propose alors son nouvel opus surpassant ce qu’il a put faire jusque là. Un album qui aura mit son temps à venir et on comprend pourquoi au vue de toutes les collaborations auxquelles il a participé. Pourtant, depuis 2006 Owen y réfléchit, il annonce alors que son prochain opus s’appellera Heartland et on ne doute pas que l’artiste avait déjà en tête cet album concept narrant l’histoire de Lewis un fermier violent prisonnier d’un album partant de ses terres natales afin de tuer son créateur : Owen Pallett donc… Hé oui, à disque original, histoire originale.
Car revenons à l’essentiel, c'est-à-dire la musique, ayant quitté son pseudonyme Final Fantasy pour des questions de droits il revient alors avec son vrai nom comme si Pallett était prêt à affronter la gloire puisque c’est bien sûr ce qui l’attend avec cette œuvre grandiloquente hors-norme. Pourtant la recette n’a pas vraiment changer depuis ses débuts, mais l’artiste s’est lancé dans un projet ambitieux. Très dense, son œuvre met au centre son instrument fétiche, le violon, et c’est ce que vous allez bouffer durant quarante cinq minutes.
Le déclinant à toutes les sauces que ce soit en nous noyant sous des vagues de cordes ou le laissant en retrait pour laisser exprimer les cuivres et des sonorités plus électroniques, Owen Pallett semble avoir créée Heartland comme une œuvre destinée à l’opéra ou même le théâtre. Dramatique à souhait, Pallett pourra être considéré par certain trop poussif dans la réalisation de son album, n’évitant pas comme il est souvent le cas dans ce genre les envolées au lyrisme trop développé. Mais ceci serait vraiment bouder un plaisir qui se fait rare dans les productions de nos jours, celle de mêler contemporain et classicisme, compositions délicates et ouragan orchestrale…
Et puis une autre chose est rare dans cet album unique, deux mêmes ! Tout d’abord c’est un disque qui se déguste du début à la fin. Nullement réfléchis pour les ipods, Heartland n’est pas du genre où l’on écoute deux trois pistes en laissant le reste de côté ou pire en mode aléatoire ! Tout est question ici de continuité, chaque piste introduisant la suivante chose, une chose peu commune de nos jours. Le second point est sûrement que les meilleures pistes se situent en fin de disque, plus on avance dans l’écoute, plus Owen nous émerveille dans ce monde imaginaire d’une beauté époustouflante et tout particulièrement E Is For Estranged où sa voix fragile est accompagné par ce piano beau comme un dieu.
Owen Pallett signe un concept album à qui l’on pourrait reprocher sa grandiloquence et ses exagérations mais ce serait oublier le talent fou dont il fait preuve dans cet opus enchanteur. Ses années au service de ses compatriotes ne lui auront pas était inutiles puisqu’au final l’homme a tiré le meilleur de lui-même et nous le présente alors sur un plateau en or dont il serait indécent de ne pas y gouter ne serait ce qu’une fois.
sortie le : 18 janvier 2009
Myspace
5 titres en écoute à droite.
Pas mal de critiques, aucune de mauvaises...
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