La sur-médiatisation de ce film (ça n’est pas un cas isolé) empêcherait presque le public d’avoir un avis. Aujourd’hui, on nous dit quoi boire, manger, qui écouter, regarder et aimer.
Passons au point positif de cet article: le film.
A mes yeux, ce film est une réussite car il ne s’agit pas d’un biopic à proprement parler. Nous ne sommes pas dans le même registre que « La môme ». La volonté du réalisateur et scénariste Joann Sfar n’était pas de coller à la réalité de Gainsbourg mais à son fantasme permanent. La vie de Gainsbourg était en grande partie tournée vers les femmes et l’image qu’il pouvait donner d’elles et c’est à travers celles-ci que son fantasme s’exprimait.
Joann Sfar a fixé son regard sur quatre muses, quatre époques, probablement les plus emblématiques:
Juliette Gréco: Anna Mouglalis - Brigitte Bardot: Laetitia Casta
- Jane Birkin: Lucy Gordon
- Bambou: Mylène Jampanoï
Joann Sfar retranscrit particulièrement bien l’ambiguïté du personnage Gainsbourg à travers son double, « la gueule ». Il nous propose l’existence d’un Gainsbar dès l’enfance de Serge. Ce double ne le quittera jamais. Il met en lumière l’onirisme du personnage Gainsbourg, son imagination débordante. Imagination qui ne tolère pas toujours le bon goût, c’est Gainsbar.
Effectivement, comme je vous le disais cette œuvre n’est pas un biopic mais un conte. Il nous présente une vision subjective de Gainsbourg très intéressante. Un personnage fantasque, fantaisiste, un pied dans le monde cynique des adultes, l’autre dans celui de l’enfance.
La bande-annonce