Editions Denoël et d'ailleurs, 2008
Jean
Rhys est née en 1890 aux Antilles britanniques d'un père anglais et d'une mère créole. Adolescente, elle s'installe à Londres.
Jeune femme libre aux amours orageuses, Jean Rhys est de toutes les bohèmes, de Paris à Vienne. Dans les années 30, elle publie successivement quatre romans, Quai des Grands-Augustins, Voyage
dans les ténèbres, Bonjour minuit et Quartet.
Après un long silence, elle connaît enfin le succès avec La Prisonnière des Sargasses en 1966. Elle décède en 1979.
L'ensemble de son oeuvre est à l'image de sa vie : portraits de femmes et de personnes cabossées par la vie, entre solitude et alcoolisme, nostalgie du pays natal ; de très beaux portraits de
femmes déchues, au grand coeur, mais trompées par les hommes et la vie en général.
Ce recueil est un ensemble de nouvelles douces-amères se déroulant le plus souvent dans les cafés années 30 de Paris et de Vienne. De très beaux portraits de cabossés qui ont dû subir la vindicte
de leur entourage et de la société car ils étaient trop passionnés, qu'ils refusaient la demie-teinte. Tour à tour nostalgiques ou sarcastiques, les nouvelles honorent la tragique solitude qui
magnifie les victimes. Une mention spéciale à Dorothy Dufreyne qui croise dans la nuit parisienne son alter ego solitaire et à cette pauvre femme qui regrette tant de ne pas s'être suicidée avec
son beau Carlo dans la forêt...
Mélancolie, solitude...On pense parfois à des tableaux de Hooper avec ces femmes dans des bars aux regards rêveurs...
Une ode aux exclus...A découvrir
"L'envie sauvage qui la tenait de prendre sa revanche sur le genre humain s'était transformée en une extraordinaire lucidité. Elle venait de comprendre, encore maladroitement, mais pour la
première fois, que seuls ceux qui n'ont plus d'espoir peuvent se permettre de ne plus mentir, que seuls ceux qui sont malheureux peuvent offrir de la sympathie ou en recevoir -qu'ils partagent
l'amère et dangereuse volupté de la misère"