A l'heure où le buzz est plein de bouses, revenons une éternité en arrière, sur cette vieille annonce one shot de Bentley, parue dans le quotidien britannique Times en 2006. Elle a fait le tour du monde et les avis - des non-possesseurs de Bentley - sont partagés : scandale (”les riches se moquent des pauvres”, “quelle vulgarité !”), erreur stratégique (“pas en phase avec le positionnement de la marque”), facilité créative (provocation gratuite, mauvais délire de créatif). Pour ma part, j'adore. Stratégiquement, c'est impeccable : une annonce pleine page dans le Times, voilà un contre-pied véritablement remarquable. Le message nuit-il à la marque ? Les propriétaires de Bentley vont-ils rendre leurs clés de bagnole ? Non, je crois qu'ils se reconnaissent parfaitement. C'est même un message qui parle à tout le monde : ce que Bentley vend ici, ce n'est ni un produit, ni une marque prestigieuse, mais un fantasme universel : “je suis pété de thunes et je vous emmerde”.