Bon, voyons, on dirait bien que ce projet secret a déjà connu pas mal de fuites. A vrai dire, l'idée n'était même pas encore concrètement arrêtée qu'un article dans le Soir y faisait déjà écho. Pour être complet, même au moment où j'écris ces lignes, le projet est encore en état d'ébullition et il le restera sans doute jusqu'à ce qu'il soit terminé pour de bon.
C'est sa nature, il me ressemble, il n'est pas très organisé. Et c'est tant mieux.
Disons, pour résumer, que lors de la prochaine Foire de Bruxelles, je vais écrire un court roman en direct et en public.
Voilà, comme ça c'est plus clair.
Concrètement, voici le timing.
Le mercredi 3 mars 2010, jour de l'ouverture de la Foire.
16h, je m'envole vers Bruxelles. C'est là, à l'aéroport, dans l'avion puis dans le bus vers Bruxelles, que je me mets au travail, que je commence à rassembler des idées, à les mettre en ordre dans ma tête, sans écrire le texte. Avant ça, pas la peine de me demander de quoi le texte va parler, je n'en saurai rien du tout.
20h, arrivée à la Foire. C'est l'inauguration, il y a des petits fours, pleins de gens avec des têtes à cravates et des livres partout, que personne ne regarde (on préfère les chips, les pains surprises et le mousseux, c'est ça bosser dans l'édition). Je découvre mon lieu de travail, le Lab. J'installe mon PC, mon stylo, je ds bonjour à tout le monde et...
Vers 21h30, je me mets au travail.
Pendant 24h sans m'arrêter, je bosse à la rédaction de mon roman. J'écris un premier jet sans dormir, sans réfléchir, jusqu'au jeudi 4 mars à 21h30 où j'arrête.
Je dis que c'est fini, même si ce n'est pas vrai.
Je me félicite et je vais dormir un bon coup.
Le vendredi, je me repose en rendant visite à des classes puis à une bibliothèque à Thimister.
Le samedi 6 mars, je viens à la Foire du Livre corriger le manuscrit et papoter avec les lecteurs. Signer quelques livres aussi, qui sait... Mais des plus vieux, que j'ai déjà écrits et qui sont déjà imprimés.
On me dira certainement que ce projet ressemble à la Cage de verre de Georges Simenon, qui avait accepté le défi de s'enfermer dans une cage de verre pour écrire un roman en trois jours. Mais le sponsor principal de son projet, un quotidien parisien, a fait faillite quelques jours avant l'événement, en 1927. La cage de verre était construite mais Simenon n'a jamais pris place à l'intérieur pour écrire. Il le confirme d'ailleurs dans un bel entretien accordé à Francis Lacassin.
Pour résumer tout ça en une formule, je vais donc tenter de réussir là où Simenon a échoué ;-)
PS : l'article mis en illustration est lui-même illustré par Loustal :-)