Son roman J’aimerais revoir Callaghan est d’actualité puisqu’il est est sorti en début d’année, lors de l’autre seconde rentrée littéraire comme on dit, mais, même si je suis en train de le lire, comme j’aime nager à contre courant, j’aimerais maintenant parler de la précédente publication de Dominique Fabre, Avant les Monstres, parue chez Cadex
Extrait :
Si c’était mieux qu’ici
La vie
si c’était mieux qu’ici
on dirait qu’elle avance
en traînant les pieds
ou qu’elle vous tombe dessus
à bras raccourcis lavie
grise et molle
saturée de silence
pleine de couloirs
sansenchantements
sans se rompre
toute courbée
toute menuesi c’était mieux qu’ici
on dirait qu’elle balance
par-dessus
et ses yeux tout glacés
et ses paupières lourdes
et ses bras d’amour
tout videspar ici hop venez
et son corps abîmé
et tous ses souvenirs
et sa fente aux poils grissi c’était mieux qu’ici
vous n’irez nulle part dans
la vieune route au bout des yeux
un animal meurt à vos pieds
autre extrait :
De quand je suis né
je me rappelle
le globe de la lampe
au bout de fil
les étincelles de son regard
et le nom tiré d’un chapeau
qu’on m’a donnéDans la maternité
c’est l coeur qui compte
la sage-femme lui dit de pousser
mais pousser quoi ?
les murs les idées dans sa tête
toujours les mêmes et
difficiles à oublier
jusqu’au premier sanglot juste
un peu
tard
Dans la poésie de Dominique Fabre, derrière la simplicité des âmes qui hantent ses lignes, la simplicité des mots qu’il puise dans le quotidien, il y a quelque quelque chose qui touche à …l’universelle condition humaine… comme l’écrit Martine Laval dans Télérama.
Avant les monstres, Dominique Fabre, illustrations de León Díaz-Ronda, poésie, collection « Marine », 14×21,5 cm, 128 p., 2009, ISBN : 978-2-913388-71-0
15 €