Quelque chose a parlé.
Ce qui habite le silence
A bougé cette fois
D’une étrange manière.
Etait-ce un cri, était-ce une douleur ?
Lui, le silence, a dû changer de place,
Prenant autre chose à la terre
Pour y réinventer sa loi.
Les murs n’ont pas senti
La poussée, à nouveau, de l’étrange.
Eux qui se laissent révéler
Au regard droit du soleil
Ne savent qu’ils sont beaux.
Et si une pierre, une seule,
A suivi le désordre des choses
Et pressenti l’inconnu qui venait
Et s’est émue,
Son destin – invitant
Au lieu-dit de son coeur
La chose tombée du silence
Et le silence affamé -
N’a pas changé le monde,
Mais elle a demandé
De croire
Au mur dont l’ordre est de se taire
Et par elle, une nuit,
Le mur se verra naître.
(Christine Lièvre)