ça y est, je suis arrivé au point de non-retour. En fait, je me trouve en haut de la colline et un paysage s'étend devant moi comme une belle infinie. C'est le moment parfait pour m'accorder une pause. J'ai couru pendant longtemps. Le ciel est bleu intense. C'est curieux. Je n'ai pas envie de prendre une photo. Je n'ai pas besoin de rêver. La réalité suffit. Je suis ici. Je suis vivant. Le monde est en paix. Il n'y a pas de pourquoi. Pas de comment. Pas de connexion. Pas d'interférence. Pas de réseau. Je ne vous dis pas qui je suis. Je ne vous dis pas ce que je pense. Je ne vous dis pas d'où je viens et où je vais. Le jeu du canapé. Ou celui du chat et de la souris. Je laisse des traces. On me retrouvera. Le désert n'est jamais bien grand vu du ciel. Je sais que je ne sais rien. Je n'ai pas de convictions. Je m'en remets à plus sage que moi. La télé, par exemple. Les députés, les experts, les fondés de pouvoir. Les personnes qualifiées, diplômées, curriculumvitaées. La planète est entre de bonnes mains.Moi je n'ai pas d'opinion. Vivre et laisser vivre, comme disait James. J'ai une opinion sur tout. Je n'en fais qu'à ma tête. Je suis un flambeur. Je brûle mes crédits. J'assaisonne mes journées. Je me contredis, histoire de semer le trouble, vous avez compris.