Confusion des genres

Publié le 23 janvier 2010 par Malesherbes

J’ai remarqué sur un forum un commentaire illustrant par un exemple le risque de confusion des genres qu’entraîne le lien du Président d’EDF avec Veolia. Je m’en inspire ici, en formulant l’hypothèse suivante :

Le Conseil d’administration d’EDF décide ces jours-ci de lancer en 2012 un appel d’offres pour la construction en France d’un parc de fermes éoliennes en France. M. Henri Proglio, PDG d’EDF, est donc tout naturellement informé. Mais il se trouve que le Conseil d’administration de Veolia est précisément en train de se demander à quel type d’énergie renouvelable le groupe devrait consacrer le plus grand effort de recherche, le solaire ou l’éolien ?

Mais c’est bien sûr ! M. Proglio Henri, toujours en fonction chez Veolia, peut apporter l’espérance d’un contrat juteux auprès d’une entreprise nationale. Et il ne lui sera guère difficile de communiquer à ses collaborateurs les premières épreuves du futur appel d’offres tout comme les critères qui seront utilisés pour évaluer les réponses et les poids respectifs de ces critères. Tant pis si, faussant délibérément les règles d’une concurrence loyale, une entreprise privée bénéficie de la double casquette d’un de ses dirigeants, également PDG d’une entreprise publique leader sur son marché.

On peut aussi imaginer la situation inverse, où Veolia disposerait d’une avance sur ses concurrents dans le domaine du photovoltaïque. Qui pourrait empêcher M. Proglio de faire pencher chez EDF la balance vers l’énergie solaire, afin d’assurer de faciles succès commerciaux à l’entreprise où il possède toujours un siège, Veolia ?

Notre valeureux Président est tout simplement en train de nous faire, dans le monde de l’industrie, le coup déjà réussi dans celui des banques, avec le retour dans le privé de son affidé, M. Pérol. Compliments ! Mais où se trouve dans tout cela la morale ?