Je voudrais saisir dans mes mains
Tous ces parfums qui se confondent,
Tous ces échos qui se répondent
Et qui ne seront plus demain.
Je voudrais presser sur ma bouche
L’enivrante moiteur du soir
A qui je souris sans la voir,
La brise qui passe et me touche.
Retenir dans mes bras, la nuit
Indolente et voluptueuse,
La nuit complice et chuchoteuse
Qui me poursuit et me séduit
Avec ses yeux de clair de lune,
Où je vois le rêve passer
Et l’humain désir se presser…
La nuit, femme comme chacune.
Femme comme chacune.
Savoir où se couche le vent
Et partir pour l’aller surprendre
Dans quelque vallon d’herbe tendre
Où les mousses font un divan.
Ah ! voir la couleur du silence
S’il est plus profond qu’il n’est grand ;
Voir les tons apaisés qu’il prend
Avec ses multiples nuances.
Retenir dans mes bras, la nuit
Indolente et voluptueuse,
La nuit complice et chuchoteuse
Qui me poursuit et me séduit
Avec ses yeux de clair de lune,
Où je vois le rêve passer
Et l’humain désir se presser…
La nuit, femme comme chacune.
Femme comme chacune.
La nuit, femme comme chacune.
(Jovette Alice Bernier)