The Economist est inquiet. L’État n’a jamais été aussi fort.
Énorme surprise : la grande période de libéralisme économique a paradoxalement conduit à une croissance sans précédent de l’État. Particulièrement dans les pays ultralibéraux, USA et Angleterre. Le poids de l’État anglais est passé de 37 à 52% du PIB de 2000 à aujourd’hui. Il n’a rien à envier au nôtre.
Explication du paradoxe ? L’homme veut les gains du laisser faire, mais pas ses risques. Il a donc fallu secourir ses nombreuses victimes ; multiplier les lois pour protéger les uns et les autres ; réparer les « défaillances de marché » provoquées par l’irresponsabilité d’acteurs économiques incontrôlés ; et, finalement, les sauver de la crise financière, conséquence d’une inconscience qui menaçait de nous faire disparaître avec eux.
Alors qu’après cette ère ultralibérale on s’attendrait au retour d’un État fort, il n’en est pas question : celui-ci est déjà hypertrophié, et, en plus, il va devoir faire face au vieillissement massif de la population !
Curieusement, il se pourrait bien que notre tâche principale soit désormais de trouver un moyen d’alléger radicalement l’État sans le faire perdre en efficacité. Il est probable qu'une condition nécessaire à ce changement soit un comportement un peu plus solidaire, et un peu plus responsable, de la part de la population : elle aura alors moins besoin de l’État pour réparer ses erreurs.
Compléments :
- Cette constatation surprenante corrobore celle de l’étude que cite mon précédent billet.