Adepte de médecine non conventionnelle, de médecine douce (acupuncture, shiatsu, sophrologie, homéopathie…) et à la recherche de méthodes alternatives et naturelles, j’ai essayé la kinésiologie après un petit coup de baisse de moral hivernal. Le but recherché ? Soigner le fond plutôt que de me gaver de médicaments (vitamines, antidépresseurs…) et éviter de laisser empirer mon moral déjà dans les chaussettes !
La kinésiologie, késako ?
Je reprendrai ici la définition de Gaëlle Hannebicque qui décrit bien les fondements et le fonctionnement de cette médecine douce : « La kinésiologie est une méthode holistique qui permet de tester et de corriger les déséquilibres de l’organisme. Grâce à un test musculaire (pour « écouter » le corps), la kinésiologie permet de connaître les facteurs de nos somatisations et d’y remédier par une série de corrections utilisant des techniques modernes incluant la relation corps-cerveau mais aussi des techniques plus anciennes s’inspirant de la médecine chinoise. Ces techniques sont énergétiques et s’apparentent à des exercices utilisant l’interaction muscles/organes/méridiens (canaux d’énergie aussi présents en acupuncture) pour lever nos blocages et rééquilibrer notre organisme.
La kinésiologie se basant sur une méthode d’ auto-régulation du corps aide à soulager divers problèmes tant au niveau physique, qu’émotionnel et énergétique. C’est une méthode de développement personnel qui aide à révéler le potentiel de chacun et à mieux disposer de ses ressources. »
Et en pratique, ça donne quoi ?
Avant de vous décrire ma séance de kinésiologie, posons le décor. Il est tard, j’arrive dans une minuscule salle d’attente. Deux fauteuils d’une autre époque dans un coin, une lumière blafarde, des livres empilés négligemment, je m’installe. Quelques minutes plus tard, le kinésiologue me reçoit. Dans son cabinet, les murs sont couverts de posters de corps humains légendés dans tous les sens et de diplômes en tout genre. Un squelette trône dans un coin et sur le bureau des livres, toujours des livres, des piles entières. Après avoir expliqué la raison de ma venue, pourquoi et comment j’ai atteri chez lui, me voilà allongée sur la table de massage.
2 secondes plus tard j’apprends que c’est normal que j’aille mal en ce moment car je suis désaxée, me voilà rassurée [ironie] ! Démonstration à l’appui, le kinésiologue s’empare de mes pieds et me montre qu’ils ne sont pas alignés au niveau du talon. Il les repose, me dit qu’il va m’expliquer comment faire pour me remettre dans l’axe puis finalement abandonne l’idée de me former qui sera « trop longue » selon lui, et il décide de me « réparer » en 2 temps 3 mouvements. Après avoir survolé mon corps de ses mains, me voilà enfin recentré. De nouveau démonstration à l’appui, c’est magique, mes talons sont à la même hauteur. Ca fait à peine 5 mn que je suis dans son cabinet et le scepticisme me gagne déjà très sérieusement ! J’ai envie de rire, je n’y crois pas du tout ! Demain je peux faire la même chose avec n’importe qui d’entre vous. C’est très simple de décaler des pieds, de les positionner comme on le souhaite et de faire avaler des couleuvres à un patient désemparé et crédule. C’est bizarre d’ailleurs car ma wii me donne raison [rappelez-vous le père Noël m'en a apporté une avec la balance board]. A chaque test physique mon centre de gravité est quasi parfait à chaque fois ! Enfin bref, voyons la suite de la séance…
2ème exercice, le kinésiologue s’empare cette fois-ci de mon bras et se lance dans une série de questions auxquelles mon corps va réagir pour apporter les réponses. Voilà ce qu’il ressort de cette étude : Mon problème viendrait du fait que mes parents ne me voulaient pas et particulièrement mon père qui aurait préféré un garçon. Mon manque de confiance viendrait donc du fait que j’aurai toujours eu besoin de me battre pour m’imposer, prouver que je suis quelqu’un de bien… Hmmmm, je commence sérieusement à m’énerver !! OUI c’est vrai, je suis tombée comme un cheveux sur la soupe, mes parents ne m’attendaient pas si tôt mais ils étaient très contents et mon père ne voulait pas un garçon. Il a toujours souhaité avoir fille/garçon/fille et il a été exaucé ! Ca va que je parle beaucoup avec mes parents, mais j’imagine une famille ou le dialogue est plus difficile, je ne suis pas sûre que ça aide le patient à aller mieux d’apprendre que ses parents ne le voulaient pas. Je ne suis pas sûre que de rejeter la faute sur les parents permette vraiment de réconciler le patient avec lui-même, enfin bon…
On continue comme ça pendant plus d’une heure. J’apprends que suite à des problèmes de coeur, je me serai vengée sur les laitages et que grâce au kinésiologue je vais apprendre à mieux gérer ma relation à la nourriture [pour info, je n'ai jamais vraiment aimé les laitages alors si j'avais vraiment eu besoin de me venger sur la nourriture, ça n'aurait pas été sur ça !] J’apprends aussi qu’en ce moment j’ai un problème avec ma mère. C’est faux, archi faux ! Il me dit aussi que le jour de la séance j’ai passé une mauvaise journée et que je dois réconcilier mon corps et mon esprit. Foutaises ! Certes, j’ai travaillé alors que j’aurai préféré rester à la maison, voir des amis ou aller au ciné, mais d’ici à dire que j’ai passé une mauvaise journée, je n’irai pas jusque là !
1h15 plus tard, je ressors allégée de 70€ avec la nette impression d’avoir consulté un charlatan. Je suis très énervée, je boue à l’intérieur ! Si seulement j’avais su, j’aurai pas venu ! lol
C’est sûrement très efficace pour certains, il y a d’ailleurs des témoignages positifs mais ça n’aura pas été le cas pour moi. Peut-être ne suis-je pas assez réceptive, trop terre à terre ou peut-être que je suis mal tombée…
Et vous, avez-vous déjà eu ce genre d’impression ?