Serge Gainsbourg (Lucien Ginsburg) appartenait sans contestation possible à cette catégorie de ceux qui ont comme vocation la pro-vocation. C’était son fond de commerce.
Un physique qui déconcertait, une laideur qui séduisait, une enfance compliquée, tout le propulsait vers son grand rôle d’iconoclaste. Mais un iconoclaste qui n’oubliait pas le “Buzz” …. Déjà ! Qui savait jouer avec les médias.
En artiste et homme de spectacles il a su faire fructifier ses dons naturels. En dépit de débuts difficiles, celui qui s’évertuait à se positionner comme un rejeté aura finalement connu un grand succès. Le marketing seul n’aurait rien rendu possible dans la durée, s’il n’y avait pas eu aussi, surtout, le talent.
Il est parfois préférable de ne pas se perdre dans d’impossibles mascarades et des mauvais masques, pour au contraire utiliser son énergie à mettre en scène ce qui ne peut se soustraire au regard : “Parce que la destruction et l’autodestruction sont bien plus les moteurs d’un homme en devenir que son hygiène de vie. Cette santé parfaite qui le couperait de sa fange et le laisserait vivre longtemps mais sans saveur” écrit cmignon dans le blog Moustache…. Ce n’est pas rien : ne pas se couper de sa fange! C’est une formule, mais elle s’applique assez bien à Gainsbourg; “sa fange” le servait. Tout n’était pas que spectacle; il désirait vraiment interpeller son époque par ses excès et ses frasques.
un film vient de lui être consacré « Gainsbourg vie héroïque » qui démarre très fort en salle, presque 20 ans après sa mort. Eric Elmosnino y compose un Serge Gainsbourg plus vrai que nature paraît-t-il, et les critiques sont bonnes.
Les blogs et articles de presse sont remplis de vidéos souvenirs, plus provocatrices les unes que les autres et vous n’aurez aucun mal à vous enfumer allègrement en les parcourant. En fin de note vous n’échapperez pas à sa Marseillaise que j’adore et au célèbre billet de cinq cent balles.
J’ai préféré avant, vous confier une vidéo très locale réalisé avec Marc Meneau le grand cuisinier de Saint-Père sous Vézelay dans l’établissement duquel, « L’espérance », Serge Gainsbourg a passé les derniers mois de sa vie. ” Il s’était réapproprié la nuit et le jour, la “saisonnalité” raconte Marc Meneau. C’est un témoignage pudique, sobre, humain et différent de tout ce que l’on peut lire et entendre. Salut Gainsbarre !
Meneau raconte Gainsbourg à l’Espérance
Prenez le temps de regarder et d’écouter cette vidéo, Marc est remarquable de vérité et on sent passer son émotion retenue. Merci à Marc Meneau et Pierre-Jules Gaye.
La z’ique de Makhno :