Si vous avez déjà goûté aux deux premiers tomes, sachez que celui-ci est dans la même veine : aucune hésitation à avoir ! Si ce n’est pas le cas, point n’est besoin d’aller les chercher tout de suite pour en faire préalablement la lecture : seules quelques petites allusions sans incidence sur la compréhension de cet ouvrage qui se suffit à lui-même, pourront ponctuellement être source d’interrogation.
Sauf qu’il y a toujours la fameuse énigme dans l’énigme dont le percement ne souffrira d’aucune impasse, semble-t-il. Aussi vous faudra-t-il en passer quand même par « Le Dé d’Atanas » et « L’Orgue de Quinte » si, vous aussi, vous vous laissez envoûter par la quête à laquelle Hervé PICART nous convie au fil de ses romans qui, sans être vraiment policiers, relèvent quand même d’une proximité du genre.
Ensuite, il y a une attitude incompréhensible de notre héros antiquaire, Frans Bogaert, qui oublie toute civilité et tout comportement commercial en affichant la plus évidente aversion envers cette icône venue lui demander l’aumône de son expertise. Il ne sait que lui asséner ce qui n’est, certes, que l’affligeante vérité quant à la valeur du cadeau dont elle souhaite une évaluation, mais avec une telle totale absence de doigté que la méthode en frise même l’incorrection. Comment peut-il ???
Autour de ce triptyque, Hervé PICART tresse une petite histoire par laquelle il tente de nous convaincre du fait que « le canular » élevé « au rang des beaux arts » aux fins de « tourmenter son prochain » devrait garder quelque retenue, car ces blessures qu’il inflige et « dont on ne meurt pas » peuvent devenir le ferment d’où naîtra le désir de « rendre la pareille ». En y mêlant un brin d’érudition qu’il n’est évidemment pas étonnant de rencontrer chez notre antiquaire, expert de toutes ces choses qui apportent de la valeur aux objets anciens par tous les signifiants dont ils témoignent, le propos devient rapidement captivant.
Le problème est que, arrivé à la dernière page, j’ai le sentiment très net de ne pas avoir avancé d’un centimètre en vue de la résolution de l’énigme dans l’énigme, de la découverte attendue d’une piste vers l’arcane suprême. Ce n’est pas grave ! J’ai passé quelques instants très agréables dans une lecture facile, divertissante, éclairée et pleine de clins d’œil.
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