Nicolas Vernot m'a récemment signalé deux plaques de cheminée du XVIIIe siècle possédant une emblématique pouvant être attribuée tant au compagnonnage qu'à la franc-maçonnerie.
Celle-ci a été photographiée à Buffignécourt (Haute-Saône) sur la façade d'une maison qui fait face à l'église. La plaque est fixée au mur, exposée à toutes les intempéries.
Suite:
Les deux colonnes sont surmontées d'armoiries constituées d'une équerre et d'un compas entrelacés, ce dernier ayant les pointes tournées vers le ciel.
Passionné d'héraldique, Nicolas Vernot a tout d'abord songé aux armoiries parlantes d'une famille (Le) Maçon, mais n'a actuellement rien trouvé dans cette direction.
Je remarque pour ma part que la Franche-Comté est l'un des territoires exclusifs des Compagnons Étrangers tailleurs de pierre, lesquels semblent avoir eu une prédilection pour l'emblème du compas et de l'équerre inversé (c'est-à-dire le compas pointes en l'air) — au point que sans leur être absolument exclusive, cette forme particulière de l'emblème est, à mon avis, caractéristique de leur société.
La date de 1730 rend l'attribution maçonnique relativement improbable, même si elle n'est évidemment pas impossible, la Maçonnerie étant implantée en France depuis une décennie. Mais c'est cependant très tôt pour une telle « extériorisation », alors que les Compagnons tailleurs de pierre, tant français que germaniques, avaient l'habitude d'ainsi « blasonner »…
Nous avons déjà évoqué sur ce blog une plaque de cheminée comportant un emblème formé du compas, de l'équerre et du niveau entrecroisés (voir l'article).
Quelqu'un connaîtrait-il d'autres exemples de plaques de cheminée à emblèmes compagnonniques ? Autre question désormais rituelle : quelqu'un possède-t-il des informations sur la plaque de Buffignécourt ?
Voir le site internet de Nicolas Vernot.
L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)