Choisir un écrivain musulman Algérien, alors que nous sommes en plein “débat sur l'identité nationale” n'est certainement pas de bon goût, ni sans risques, surtout si celui-ci évoque des sentiments incompris et un conflit qui nous fait encore grincer des dents….
Voici Mohammed Moulessehoul, autrement dit Yasmina Khadra, cet écrivain atypique, né en 1955 aux confins du désert algérien, fils d'un berbère et d'une bédouine nomade. Il porte, selon lui, sur les évènements “le regard d'un citoyen qui aime atrocement son pays“.
Enfant de troupe à l'âge de 9 ans, il poursuit une carrière militaire brillante jusqu'à devenir le responsable de l'organisation anti-terroriste de la région d'EL BAHIA (pour les nostalgiques ORAN), secteur regroupant 14 départements, de 1992 à 2000. A la suite de “chikaïa” avec les gouvernants de son pays, il quitte l'armée et poursuit sa carrière d'écrivain.
Car il écrivait, et même bien, des fictions policières où racontant les aventures du commissaire Llob (toujours mal fringué) et son adjoint Lino (sorte de Berurier jeune, mais mieux habillé) il décrit l'état de pourrissement de la société de son pays (royaume du bakchich où la promotion-canapé ne peut survivre mais où la démonstration du théorème de Peter s'épanouit) dans un style “écriture du parler” particulièrement savoureux.
A le lire on entend les bruits et on sent les odeurs…