Quand on parle de piratage de livre, on pense presque tout de suite au téléchargement illégal d'ebooks mais il est des pays où le piratage de livres imprimés est énormément développé.
C'est le cas en Inde et nous vous avions déjà fait part en avril 2008 de l'arrestation de pirates qui avaient en leur possession un millier de livres de médecine contrefaits. En août 2009, nous avions évoqué le démantèlement d'un réseau de piratage de livre. L'Inde se posait en véritable Éden pour les pirates de livres.
Un marché noir aussi fort que le réseau légal
Il est un autre Éden pour ceux-ci, il s'agit du Pérou. En effet, le piratage de livres imprimés et là-bas aussi très important. À tel point qu'un marché parallèle aussi puissant que le marché officiel s'est construit. L'écrivain péruvien Daniel Alarcon qui s'est penché sur ce phénomène explique que les livres piratés au Pérou sont même revendus sur tout le continent « en Bolivie, à l'Équateur, au Chili et aussi en Argentine ».
Selon lui, les pirates peuvent contrefaire 40 000 exemplaires en une semaine et vendre leurs livres trois fois plus vite que les réseaux officiels. La foire du livre de Lima serait même le coeur de ce marché noir. Certains livres arrivent même sur ce marché avant leurs sorties légales. L'écrivain cite l'exemple du dernier livre de Paulo Coelho, La solitude du vainqueur, qui était disponible avant sa traduction officielle en espagnol.
Prix des livres trop élevé et manque de bibliothèques
La raison de la force de ce secteur parallèle serait peut-être dans le prix des livres. En effet, un livre, à sa sortie, peut coûter jusqu'à 20 % du salaire mensuel d'un employé. Cependant les classes moyennes et élevées n'hésitent pas non plus à acheter sur le marché noir.
Daniel Alarcon avance qu'une autre raison pourrait certainement être le manque de bibliothèque. Si l'alphabétisation s'est bien développé en 20 ans au Pérou, le système de bibliothèque, lui, non. Et la soif de lecture pousserait donc les péruviens à se tourner vers la contrefaçon.
Le problème atteint de telles proportions que sur certains livres on voit fleurir des petits autocollants incitant à acheter la version originale. Un effort de sensibilisation qui pourrait s'avérer inutile face à des revendeurs qui n'hésitent pas à se placer devant les grands magasins et en face des écoles en pleine journée.
Les auteurs eux-mêmes auraient une position ambiguë selon Alarcon car voir leurs livres entrer sur le marché noir « signifie être parmi les livres les plus vendus du pays : être un best-seller ».