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Jean-François Copé aurait bloqué une loi défavorable à son cabinet d'avocats
publié le mardi 19 janvier 2010 à 21h14
Dans le flux continu des informations, confidentiels et autres buzz souvent anecdotiques, il y a des informations qui passent entre les gouttes sans que l'on sache vraiment comment. La première biographie deJean-François Copé vient d'être publiée, les bonnes feuilles se sont retrouvées dans la presse. Pour certains, ce livre n'est que le portrait d'un homme politique ambitieux. Mais Rue89 et Mediapart ont noté une autre information : en tant que président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Copé aurait procédé à un intense lobbying pour bloquer une loi jugée défavorable au cabinet d'avocat pour lequel il travaille à mi-temps.
Curieusement, cette information n'a pas eu l'écho attendu.
Or, Rue89 est catégorique : "l'ouvrage révèle notamment le « conflit d'intérêts » dans lequel se serait retrouvé Jean-François Copé, qui mélange les casquettes de collaborateur au cabinet d'avocats d'affaires Gide-Loyrette-Nouel, de député-maire et d'ancien ministre du Budget. L'intéressé se serait servi de son influence de président de groupe pour enterrer une proposition de loi qui gênait son cabinet"
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Concrètement, Mediapart raconte que "les auteurs détaillent le travail d'influence – de «haute couture» – fourni par Jean-François Copé en 2009, pour aider à geler une proposition de loi déjà votée au Sénat. Ce texte, soutenu par Rachida Dati (alors au ministère de la justice), prévoyait la fusion entre les métiers d'avocat et de conseil en propriété industrielle (CPI) – une réforme qui permettait aux seconds de se passer des premiers, et risquait de faire perdre pas mal de budgets au cabinet Gide.
Selon les journalistes, Jean-François Copé en personne a décroché son téléphone pour appeler Rachida Dati et lui demander de recevoir le patron de l'Association des avocats en propriété industrielle, porteuse des intérêts de Gide notamment... Après la rencontre, la ministre n'a pas bougé. Mais en septembre 2009, Michèle Alliot-Marie (qui avait pris sa succession place Vendôme) a commencé d'émettre des réserves sur la réforme... quelques jours après avoir déjeuné avec Jean-François Copé. Depuis, la proposition de loi n'a toujours pas été mise à l'ordre du jour de l'Assemblée par le groupe UMP – son président invoquant une opposition de raison..."