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Découvertes de 124 réfugiés sur la plage de Bonifacio: La réaction du Ministre de l'Immigration.

Publié le 22 janvier 2010 par Assoacp
Découvertes de 124 réfugiés sur la plage de Bonifacio: La réaction du Ministre de l'Immigration. Après la découverte ce matin en fin de matinée sur une plage de Bonifacio de 124 réfugiés du Proche-Orient, le Ministre de l'immigration a réagit en fin d'après-midi par l'intermédiaire d'un communiqué parvenu aux rédactions de presse insulaire. Le voici ci-dessous.
"Ce matin vendredi 22 janvier 2010 a été découvert sur une plage isolée de la Corse-du-Sud,
dénommée « Paragnano », à 15 km à l’Ouest de Bonifacio, à la pointe sud de la Corse, un
groupe de 124 ressortissants étrangers, apparemment naufragés. Aucune embarcation
n’était échouée à proximité.

Ce groupe comprenait 57 hommes, 29 femmes, et 38 enfants.

Ces personnes ont été immédiatement accueillies dans le gymnase du collège de
Bonifacio, où elles bénéficient de l’assistance de la Croix rouge. Je tiens à remercier la
Croix rouge, ainsi que le maire et les services techniques de la ville de Bonifacio, pour l’aide
apportée.

Ce gymnase a été équipé de lits et de matériels d’urgence fournis par la base aérienne de
Solenzara, que je voudrais remercier aussi pour sa réactivité.
2
Le service départemental de secours de Corse-du-Sud assure l’assistance médicale de
l’ensemble de ces personnes. Chacune d’entre elles bénéficiera d’un examen médical
complet. Les premiers compte-rendu médicaux font apparaître un état sanitaire
satisfaisant, même si ces personnes sont bien évidemment fatiguées.

Ces personnes sont dépourvues de documents d’identité et de voyage. Elles déclarent pour certaines être des Kurdes en provenance de Syrie, pour d’autres être en provenance du Maghreb. La Préfecture
de la Corse-du-Sud a par ailleurs dépêché sur place des interprètes. Une équipe spécialisée de
la Direction Centrale de la Police aux Frontières (DCPAF) sera sur place dans l’après-midi. Le
Préfet et le Procureur de la République seront eux-mêmes sur place dans les minutes qui
viennent. La priorité est, depuis ce matin, de vérifier qu’il n’y a pas d’autres personnes en péril. Tous
les moyens ont été mobilisés à la recherche de personnes à la mer et au contrôle des criques
des côtes sud de la Corse.

- Moyens aériens : deux avions Falcon 50 de la marine nationale, un hélicoptère des
douanes, un hélicoptère de la sécurité civile, un hélicoptère de la gendarmerie, et un
hélicoptère super puma de la base aérienne de Solenzara.

- Moyens nautiques : une vedette de la gendarmerie nationale, une vedette des
douanes.
Le patrouilleur aviso « commandant Birot » de la Marine nationale, muni d’un radar, a appareillé à 11h du port de Toulon et sera sur zone dans la soirée. Ce patrouilleur contribuera aux recherches, et son radar devrait aussi permettre de renforcer le contrôle de la circulation maritime dans la zone. Une information judiciaire a été ouverte par le Parquet d’Ajaccio pour entrée et séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée. Nous coopérons par ailleurs avec les autorités italiennes pour recenser les navires qui ont croisé depuis 48h le long des côtes sardes, à l’est et à l’ouest de la Sardaigne, et pour essayer de détecter, parmi eux, celui qui aurait eu un comportement suspect. Notre
objectif est de retrouver la trace du bateau qui a pu amener ces personnes sur nos côtes. L’un
de ces bateaux a d’ores et déjà retenu notre attention. Il se situe actuellement dans les eaux
internationales. Une vedette des douanes italiennes s’apprête actuellement à procéder au
contrôle de ce navire, afin de procéder aux vérifications nécessaires.

Les 124 ressortissants étrangers seront orientés dans les prochaines 48 heures vers
des lieux d’hébergement plus adaptés, notamment pour les familles. Leur situation sera
examinée individuellement.

Ces événements démontrent une fois de plus l’urgence absolue pour l’Union Européenne de renforcer la surveillance de ses frontières extérieures. On ne peut pas laisser la Méditerranée aux mains des filières de la traite des êtres humains. Je veux le dire aussi solennellement que je l’ai indiqué hier à l’ensemble des Ministres européens réunis à Tolède en Espagne : combien de drames de l’immigration irrégulière faudra-t-il encore pour que l’Union Européenne et ses Etats membres mettent en place le corps de gardes frontières européens proposé par la France ?
Je vous annonce que je vais proposer à la Présidence espagnole de l’Union Européenne
d’organiser dans les meilleurs délais possibles un Sommet de Crise, qui réunira
l’ensemble des Ministres en charge de l’Immigration des pays méditerranéens membres de
l’Union Européenne, ainsi que le Royaume-Uni et l’Allemagne. Ce Sommet devra conduire à la mise en oeuvre immédiate de mesures d’urgence pour renforcer le contrôle de nos frontières maritimes en Méditerranée.

Je proposerai deux mesures :
- La généralisation des patrouilles maritimes conjointes entre Etats européens riverains.
- Le déploiement immédiat de renforts opérationnels européens sous l’égide de
l’agence FRONTEX".

Eric Besson
Ministre de l'immigration et de l'identité Nationale


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