Une atroce petite vie
Tournicotant dans un bocal,
Essayant d’aller à l’envi
Comme en un horrifique bal
Toujours devant, mais en tournant :
Vais-je enfin attraper ma queue ?
Jamais d’arrêt, tour lancinant
Dans cet objet clair et affreux
Qui m’oblige à toujours tracer
Un cercle fermé, infini.
Je veux de l’eau, mais une eau vraie
Qui coule droit, pas en toupie.
Ils m’ont même appelé André
Car je suis un ami très cher
Et leurs visages déformés
Me sourient derrière le verre.
(Vette de Fonclare)