( Photo Parc Floral de Paris prise l'été 2006 )
Sans me rappeller exactement de la première fois que j'ai entendu parler du Déni de Grossesse je dirai que c'était bien après que je me sois intéressée aux grossesses adolescentes ( 2003-2004 ) du coup, je ne dispose pas de renseignements précis sur ce trouble dit psychologique même s'il n'est pas référencé à ce jour dans les troubles psychiatriques ( comme peut l'être la skizophrénie, la dépression... ).
En tant que kiné, nous ne serons pas amené en théorie à prendre en charge des femmes spécialement parce qu'elles font un déni de grossesse. Toutefois, comme le rappelait un médecin sexologue il est important dans une prise en charge en urogynécologie de connaitre la sexualité de la patiente ou son abscence et surtout les circonstances d'accouchement. Aussi il se peut que pour les mères il y ait eu un déni de grossesse.
Statistiquement, si on considère que l'idéal serait que chaque grossesse est un suivi kiné. Et que chaque année, 1500 à 3000 femmes font un déni de grossesse, il serait normal que vous en croisiez au moins une un jour dans votre cabinet.
Qu'est ce que le déni de grossesse ?
Un mode de défense psychique dans lequel la femme enceinte ne reconnait pas son état ( de parturiente )
Qui fait un déni de grossesse ?
A ce jour, aucune étude réalisée ( très peu existe ) n'a pu isoler des situations précises ( viol, inceste, adultère, ado... ) ou des catégories précises ( social, âge... ) du coup le déni de grossesse touche toutes les femmes en âge de procréer ( pour la moitié elles ont déjà eu un enfant ) quelques soient leur âge ( beaucoup sont d'âge mur ) et leur profession ( ce qui signifie que le manque d'information ne joue pas ).
Il semblerait toutefois que quelques unes des femmes faisant un déni de grossesse aurait un passé de skizophrène, ou un passé de non acceptation de leur état de femme enceinte.
Et les spécialistes s'accorderaient à dire, que pendant la création de l'idée de maternité chez la jeune fille ( 7 ans ) le complexe oedipien a failli. Et que ce processus s'est mal réalisé...
Physiologiquement, ca donne quoi ?
Les psys parlent de " gel affectif " c'est à dire que la personne agit sur son corps par sa psychée. Elle n'est pas enceinte, donc son corps n'a aucune raison d'afficher la grossesse. Le bébé se développerait selon le Pr Nisand sous les côtes, derrière des organes, et tiendrait en position verticale par la seule action des muscles de l'abdomen.
Ce qui explique que quand on lève le déni : les muscles de l'abdomen ( notamment les abdos ) se relachent et le ventre s'arrondit l'utérus reprenant sa forme " connue ".
Il existe deux types de déni de grossesse
* le déni totale où la femme enceinte découvre son état au moment de l'enfantement et pouvant alors conduire à un traumatisme pour la psychée si celle ci est seule et conduire à un " infanticide ".
* le déni partiel où la femme enceinte découvre son état entre la 20ème semaine de grossesse ( = 5ème mois = 25ème semaine d'aménorrhée ) et le jour J de l'accouchement.
Le comportement de l'entourage ?
Si vous allez sur le site de Afrdg vous constaterez que comme pour les grossesses adolescentes, c'est très mal accepté par notre société d'être enceinte sans le savoir. Ca fait des femmes des parias !
Vous verez que les réactions des familles sont souvent la surprise et pour avoir vu des corps de femmes enceinte de six mois faisant un déni de grossesse c'est assez hallucinant : ca ne se voit pas du tout. Le meilleur exemple et qui probablement aide beaucoup les femmes faisant un déni c'est Sheryfa Luna parce qu'on peut difficilement la taxer de menteuse, ou de manipulatrice puisqu'elle était filmée par des vidéos en permanence et suivi par l'équipe de Popstar.
Le père souvent rejete l'enfant... ou accepte très mal sa compagne. ( un témoignage à Tout une histoire était assez choquant par l'incapacité d'un jeune père d'accepter que sa femme fasse deux dénis d'affilés et qui plutôt que de l'aider l'avait rejeté ! ) Bref, ce qui justifie une prise en charge psychologique des parents, et pas seulement de la mère !
Quels symptômes ?
Lors du déni la jeune femme aura les symptômes d'une grossesse normale ( ou atténués ) mais elle les attribuera à une prise de poids, une grippe intestinale, un excès alimentaire, des gaz, etc
Le fait que les femmes faisant un déni de grossesse et aient leurs règles ne s'expliquent que chez les jeunes femmes sous pillule ! car les règles des pillules sont " fausses ".
Une femme enceinte voit ses règles s'éteindre... Après il arrive que certaines femmes aient encore des pertes... sans que ce soit des menstruations à proprement parlé.
Que faire alors ?
En tant que médecin ou infirmière, il faut penser
1/ chez une personne en âge de procréer qui se plaint de mal de dos, ou de ventre et dont la douleur ne semble pas passée de faire un test de grossesse ( fiable à 99% le plus souvent ) : mieux vaut dépenser 10 euros pour rien, que se rendre compte au dernier moment que l'on est enceinte d'un enfant que l'on ne veut/ne pourra pas accueillir.
2/ penser à écouter au sthetoscope le ventre de la femme " enceinte " ce qui vous permettra d'entendre les battements du bébé
Voilà,
Une présentation un peu courte. En tapant " déni de grossesse " vous trouverez un pdf assez conséquent et très détaillé sur ce " phénomène ".
Et rappellons aux jeunes femmes s'inquiétant de faire un déni de grossesse, que si elles s'inquiètent c'est qu'elles n'en font pas un ! Puisque par définition, une femme faisant un déni, fait un déni de son état, qui ne lui vient pas à l'esprit...
Ouistiti