Avez-vous lu le Figaro littéraire du jeudi 21 janvier ? Même s’il s’obstine à fermer les yeux chaque fois que passe un de mes livres, je vais lui offrir une page de pub : j’y ai trouvé un article simple et bien fait « Le bandeau, meilleur ami du livre ? »
Je vous donne le lien :
Mon seul regret, c’est qu’on y donne la parole à tous les acteurs de la chaîne du livre, sauf un : pas d’auteurs interviewés. J’aurais aimé avoir les réactions des auteurs ayant droit au bandeau rouge. Pensent-ils comme moi ?
J’adore et je déteste ces bandanas rouges sur les couvertures.
Je les déteste quand ils sont conçus en même temps que la couverture d’un livre. J’y vois une sorte d’éclaté publicitaire, d’irruption du marketing dans la littérature. Qu’il s’agisse de célébrer « Jules Schtroumpf » sur un bouquin qui porte sur la couverture le nom de son auteur, Jules Schtroumpf, de préciser « Un thriller palpitant » sur une sous-littérature américaine, ou « Que d’émotion ! » sur le dernier Marc Lévy, ce bandeau rouge m’agresse, c’est une gifle. Il semble dire « J’avais honte de le mettre en gros sur la couverture, c’est le directeur de la promo qui a ajouté ça en vitesse, après l’édition, pour crier Achète-ça, abruti ».
Je les adore quand ils sont apposés plus tard, pour annoncer que ce livre a gagné un prix. Et moins ce prix est insigne, plus ce bandeau est touchant. J’y retrouve les petites médailles remises chaque semaine aux bons élèves de mon école primaire. Quand j’y avais droit, je filais à Tourcoing chez ma grand-mère, je recevais un baiser attendri et une petite pièce. Avec le bandeau rouge, c’est presque pareil : l’auteur appelle le passant « Regardez, j’ai bien travaillé. Aimez-moi et allez-y de vos quinze euros au libraire ».
Je sais tout ce qu’il peut y avoir de puéril dans cette quête de gloriole, mais j’assume : un de mes plus
grands bonheurs d’auteur, c’est quand un de mes livres a droit à son bandana. Jusqu’ici, il n’y a pas de mauvais élève dans la classe, ils ont tous paré leur front de l’auguste foulard vermillon,
et je m’en sens rasséréné. Ce fut encore le cas, le 1er janvier, quand mon petit dernier, « Le film va faire un malheur » a reçu le prix Salondu livre.net : il
était devenu aussi méritant que ses grands frères.
Zut, c'est illisible. Si jamais ça vous intéresse, allez-voir tout en bas.
J’ai dédicacé cette semaine les « service presse » de mon nouveau roman « La commissaire n’aime pas les vers ». Quel ne fut mon bonheur quand j’ai découvert qu’une partie des envois était réservée... aux prix littéraires du roman policier : mon nouvel éditeur, La Table Ronde, aime donc autant que moi les bandanas rouges, je vais décidément m’entendre avec cette maison !
Vanitas, vanitatum, omnia vanitas, oui, oui. Mais, quand on cite l’Ecclésiaste, on oublie souvent la suite : « J’ai entassé l’argent et l’or, le
revenu des rois et des princes ; j’ai eu des musiciens et des musiciennes... En tout cela je n’ai vu que vanité, affliction d’esprit ; rien de stable sous le
soleil. » Oh, dans ce cas, laissez-moi entasser encore un peu d’argent et d’or en écoutant les musiciens et musiciennes, on verra plus
tard...
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P.S en rouge, pour faire plus discret... Pour ceux qui
écriront un jour mon éloge funèbre, je décode les titres des visuels, illisibles :
Prix de la Nouvelle du Scribe, "Place aux Nouvelles" (Lauzerte) pour La Diablada.
Prix Furet du Nord "Découverte d'un écrivain du Nord-Pas-de-Calais" pour L'Etage de Dieu
"Festival du Premier Roman",
co-lauréat, pour Le Vertige des auteurs
"Prix Ozoir'Elles" pour Qui comme Ulysse
Prix littéraire "Salondulivre.net" pour Le film va faire un
malheur