Lionel raconte Jospin

France 2 diffusait hier soir le second volet de "Lionel raconte Jospin", entretien réalisé par Patrick Rotman. Comme ministre d'Etat sous Mitterrand d'abord,comme premier ministre de la gauche plurielle ensuite, et comme le candidat en échec en 2002 enfin, Lionel Jospin a livré son analyse de sa trajectoire politique.

Homme fidèle et loyal d'abord à Mitterand. Après avoir été gardien du temple (secrétaire général du Parti socialiste), il se laisse en 1988 tenté par l'exercice du pouvoir. Le poste n'est pas sans risque. Numéro 2 du gouvernement, il est nommé Ministre de l’éducation nationale, de la recherche et des sports. L'éducation nationale et plus particulièrement l'enseignement supérieur sont en mutation: la démocratisation de l'accès à l'université pose des questions d'accueil de ces nouveaux étudiants.

Le début des années 1990 sonne l'année des déchirures. Le congrès de Rennes laissera des blessures dont les plaies sont encore ouvertes aujourd'hui. Mitterrand, malade voit s'affronter ses successeurs. La motion Jospin gagne d'une courte tête. Il n'est pas reconduit dans le gouvernement Cresson. Il perd la 7 eme circonscription de la Haute Garonne, comme de nombreux parlementaires socialistes qui doivent laisser la place au gouvernement Juppé. A ce moment là, Jospin s'interroge sur son engagement. Souhaitant retourner dans son corps d'origine des hauts fonctionnaires du ministère des affaires étrangères, il se dit prêt à abandonner la vie politique. Mais Alain Juppé en décide autrement, en refusant de lui trouver un poste d'ambassadeur.

1995 est l'année de la reconquête. Delors refusant de se présenter à la présidentielle, Jospin saisit sa chance. Les militants lui donnant l'onction suprême, l'homme veut trouver sa place dans le duel hyper médiatisé Balladur-Chirac. L'homme doit alors se faire violence pour gagner "le désir" des électeurs. En tête après, le second tour, Lionel Jospin gagne alors en confiance. Ému, et touché par le soutient des français, il est prêt au combat avec Chirac. Mais les français sans doute fatigués des deux septennats de Mitterrand, lui préfère l'ancien maire de Paris. Mais se combat n'est pas vain. Il lui a permis de créer du lien avec les français. Homme peu connu sur la scène politique, il est désormais identifié comme le seul leader de la gauche crédible.

1997 est l'année de la prise de responsabilité. Face à l'impopularité du gouvernement Juppé,Chirac dissout l'assemblée nationale.