j’entends un crissement de plumes
puis une tache rouge surgit de sous les feuilles
le bec secoue une brindille à l’ombre
un peu verte du tronc penché vers moi
à deux pas les branches nues
montrent d’imperceptibles gonflements
le ciel applique avec soin
son classique variable avec éclaircies
explose alors une pensée folle
que ma peau trahit sur la fin de la neige
je désengourdis mes bras
et les muscles des tibias frémissent
vision aérienne d’un avant
qui se précipite vers le tiède supportable
ma tête hésite freine puis repart
vers le premier bleu qu’elle croise
la doulce France me remonte
à la gorge en cliché inexpugnable
des bâtisseurs actifs pèsent
sur des poutres et des cordages
c’est un souffle qui fut si fécond
qu’on dirait ma foi qu’il dure encore
et surtout les cieux habités
reviennent faire leur tour de bonneteau
ma vie change dit la chanson
je veux dire le pépiement du rouge-gorge
laisse tomber les remords
de novembre et appuie-toi sur ces signes
ta respiration va s’ouvrir
follement sous la présence du doux
tu vas rêver rêver rêver oh
le moment venu ne lâche pas les mots