La biomasse (hors biocarburants) représente plus du tiers du potentiel de développement des énergies renouvelables en France à l’horizon 2020 (7.5 sur 20 Mtep). En france, des initiatives se mettent en place pour produire de l’énergie à partir de déchets de biomasse, comme les sous-produits des industries bois, déchets industriels ou encore broyats de centres de tri… A l’issue d’un appel d’offres, 32 projets d’unités de cogénération alimentées à partir de biomasse ont été retenues par le Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le Climat. Les projets retenus, qui représentent une puissance totale de plus de 250 mégawatts (MW), soit l’équivalent du quart de la puissance d’un réacteur nucléaire, pourront bénéficier d’un tarif préférentiel d’achat de l’électricité (145 €/MWh en moyenne). Ces projets représentent un investissement d’environ 750 M€, et un soutien public de 150 M€ par an pendant 20 ans.
La sélection des projets résulte d’une évaluation des candidatures par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), sur la base des critères fixés dans le cahier des charges : prix de vente de l’électricité, efficacité énergétique, approvisionnement en biomasse, localisation de l’installation.
Une majorité des projets (164 MW sur 266 MW) concerne des zones géographiques considérées comme prioritaires par le Gouvernement d’un point de vue de l’aménagement du territoire : la zone du Nord-Est de la France particulièrement concernée par les restructurations de Défense (régions Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, département de Seine-et-Marne), les massifs (Massif Central, Vosges, Alpes, Pyrénées), et la Bretagne compte tenu des difficultés d’approvisionnement électrique.
Dans les régions Auvergne et Lorraine, la sélection définitive des projets est subordonnée à la vérification, sous l’égide des préfets concernés, de la disponibilité de la ressource biomasse et de l’absence de conflits d’usage.
La sélection de ces 32 projets constitue une étape majeure, et complète le dispositif incitatif mis en place ces derniers mois :
- pour les installations de cogénération de taille moyenne (5 à 12 MW) : le tarif a été plus que doublé au 1er janvier 2010. Le tarif de base passe de 6.4 c€/kWh à 12.5 c€/kWh. S’y ajoute une prime d’efficacité énergétique jusqu’à 5 c€/kWh.
- pour les chaufferies des collectivités, du résidentiel collectif, de l’agriculture, de l’industrie : mise en place du Fonds Chaleur Renouvelable (1 Md€ pour 2009-2011) ; le premier appel à projets a été un succès, avec la mobilisation de 150 000 Mtep au lieu des 100 000 prévues initialement, et un deuxième appel d’offres a été immédiatement relancé.
- pour les chaudières biomasse des particuliers : crédit d’impôt relevé à 40% pour les opérations de remplacement.
Afin de poursuivre sur cette dynamique et atteindre les objectifs du Grenelle Environnement,Jean-Louis BORLOO annonce qu’un nouvel appel d’offres pluriannuel, portant sur 800 MW, sera lancé dans les toutes prochaines semaines. Cet appel d’offres concernera des unités de cogénération de puissance supérieure à 12 MW.
« Le succès de cet appel d’offres témoigne de la forte mobilisation des élus, des industriels, des agriculteurs, des professionnels de la forêt et des consommateurs d’énergie dans le développement des énergies renouvelables. C’est grâce à la mobilisation de toute la société française que nous mettons en œuvre le Grenelle Environnement et conduisons la mutation énergétique de notre pays », a déclaré Jean-Louis BORLOO.
Source : communiqué