Un vent froid est venu hier soir à 22h05 s'abattre sur la capital...
Hier soir était programmé le deuxième film de Loic Prigent; pour ce second volet, il filmait le créateur de la marinière, des jupes pour hommes je parle bien sur de l' Homme de Paris Jean Paul Gaultier pour sa collection Haute Couture.
Premières minutes du film, Loic Prigent doit déjà éteindre sa caméra car Jean Paul ne trouve pas des longs gants noirs pour aller avec sa tenue, il craque et la directrice de communication vient demander d'éteindre la caméra.
Retour le lendemain donc où l'on découvre les ateliers, ce qu'il faut savoir, c'est que Jean Paul ne fait pas appel à des prestataires extérieurs, ses bureaux sont dans Paris, proche du Sacré Coeur, il a un immeuble de 7 étages rien qu' à lui où toutes ces petites mains sont regroupées ainsi qu'une salle pour ses défilés.
Lorsque je vous parle de ce vent froid, et bien, c'est pour décrire un peu l'ambiance que j'ai ressentis hier en regardant le film; impressionnée par le travail fourni par ces couturières, ces brodeuses qui n'en peuvent plus de broder, d'enlever, de rebroder et broder encore et encore parce que Jean Paul Gaultier n'aime pas un détails mais qui ferra toute sa différence et demandera à modifier encore et encore; à quelques heures du défilé, 23 robes n'étaient pas encore prêtes, un véritable défi pour ces dames vouées à leur travail.
Mais, changement de décor avec la semaine dernière où l'émotion était palpable, la fatigue oui mais toujours de bonne humeur et avec le sourire malgré les demandes aussi tardives de Karl Lagerfeld. Là, elles ne rigolent pas, la pression est belle et bien là, on a pas le temps, Mireille la première d'atelier de J.P.G est partout et doit faire attention à toutes les demandes de son designer. La relève arrive, (en France il est interdit de travailler plus de 24 heures d'affilées sauf pour les cadres), alors d'autres couturières viennent prendre leur place, on ressent alors un pic d'orgueil mal placé submerger les regards de celles qui doivent partir, la raison est simple, elles ne veulent pas laisser leur travail accompli de la journée à d'autres et peut être retrouver ce qu'elles ont fait la journée pas comme elles auraient fini; une espèce de hiérarchie s'est installée je trouve dans ces bureaux.
Mais passons, le défilé approche, et je ne vous ai pas encore parlé des magnifiques tenues improbables de J.P.G. C'est sublime, la plus marquante reste cette magnifique robe en croco entièrement faite au crochet avec une technique ancienne par Claudia, écaille par écaille, un travail titanesque qui la ferra pleurer de joie lors du passage de sa robe pendant le défilé; une robe de mariée étrange et tellement féerique lorsque des visages d'actrices tel Lauren Baccal sont projetés sur le voile de la mariée; c'est un final plein d'émotions et je finirai par écrire la phrase dite par Sonia Rykiel " Jean Paul Gaultier ne fait pas de la haute couture, il fait de la mode, de la vrai mode"...chapeau l'artiste.