Dans les années 30, les persécutions envers les homosexuels sont monnaie courante. Tandis que le nazisme enferme dans des camps les homosexuels, porteurs d’un triangle rose, au même titre que les juifs, les francs-maçons, les tziganes ou les communistes, le fascisme semble refuser l’idée même de l’homosexualité en Italie. Pour Mussolini, aucune loi à l’encontre de cette population n’est nécessaire car « en Italie, il n'y a que des vrais hommes » ! Pourtant la répression y a bien eu lieu sous forme d’arrestation arbitraire et d’exil sur des îles de l’Adriatique.
En février 1987, deux journalistes Rocco Antino et Nico qui se sentent sans doute concernés personnellement par le sujet, entreprennent cinquante ans après de raconter l’histoire de ce confinement. Ils ont retrouvé un témoin capital, Antonio Angelicola, alias Ninella, couturier à Salerne. A 75 ans, ce vieil homme grincheux a accepté de raconter ces mois de galères qu’il aurait aimé ne plus se rappeler. Il a été arrêté et maltraité en août 1938, condamné pour « pédérastie passive » et confiné sur l’île de San Domino dans l’archipel des Tremiti sous l’étiquette de « prisonnier politique » jusqu’au début de la guerre. Véritable réserve, l’île regroupe tous les hommes soupçonnés d’homosexualité. La vie s’y organise avec ses joies et ses drames…
________________
En Italie, il n'y a que des vrais hommes – histoire complète - de Sara Colaone et Luca De Santis - Dargaud – 22 janvier 2010 - 15,50 € (en illustration la page 13)