Magazine Cinéma
District 9, de Neill Blomkamp, sorti en septembre 2009, est l'un de mes films préférés de l'an passé. Peu de cinéastes tentent de porter à l'écran autre chose que du spectacle vide (Avatar, par exemple) sur fond de moralisme superficiel. Sans le délire d'un Southland Tales, beaucoup plus fidèles aux codes auxquels le spectateur est habitué, District 9 n'en est pas moins un produit intelligent. Autre chose qu'un film de science fiction spectacle (iRobot, Surrogates...) dont les métaquestions ne sont que des excuses à la mégacasse et aux laserofusillades. District 9 n'est pas un film crispé au genre. Le fan d'aliens malintentionnés, les xénophobes forgés par le petit spectacle, seront frustrés.
Un vaisseau spatial qui tombe en panne d'essence au-dessus de Johannesburg, des réfugiés extraterrestres parqués dans un immense bidonville, l'hypocrisie et la bêtise de l'humanité... les thèmes abordés et manifestes devraient nous forcer à quelques questions. Bien sûr, il paraît triste sinon également hypocrite de devoir en passer par là pour aborder ces thèmes. Il ne faut pas se leurrer : District 9 ne sert à rien, il ne touche pas son but s'il en avait, il divertit. Néanmoins, l'exercice reste assez brillant. Mais allons ! L'humanité allait-elle prendre en compte sa monstruosité après deux heures de film ?
Site officiel du film District 9.