Route. Comme Sur la route. Comme Jack Kerouac.
Thomas Gionet-Lavigne, qui a écrit et qui est le seul interprète de cette pièce, a eu l’excellente idée de ne pas raconter l’histoire de Jack Kerouac même s’il est question de lui pendant presque 1h30. Kerouac n’est qu’un prétexte.
Ce road trip théâtral met en scène un homme en peine d’amour. On le suit dans son périple à San Francisco, sur les traces d’une ancienne compagne de Kerouac, Kate Murray, qui aurait en main le manuscrit de la seule pièce de théâtre écrite par l’auteur mythique. Toujours hanté par son amour perdu, le narrateur découvre une ville, et surtout, une culture qui le fascine. Sa quête le mène à côtoyer une galerie de personnages auxquels il donne vie; entre autres un ancien voisin du couple Murray / Kerouac, un prof d’université, une vieille actrice un peu excentrique, de fiers représentant de l’époque de la beat generation pour la plupart. Toutes ces rencontres ont comme objectif de retracer Kate Murray et surtout le fameux manuscrit.
Malgré certains passages qui auraient gagné à être légèrement écourtés, Route m’a fait passer un très bon moment. Une expérience quasi zen. L’interprétation juste de Thomas Gionet-Lavigne, une scénographie riche et sobre à la fois et une musique de circonstance qui enveloppe le tout juste comme il faut. Surtout, ce n’est pas rien, il m’a fait sentir coupable d’être passée à côté de Kerouac et m’a donné le goût de sortir l’exemplaire de Sur la route qui dort depuis des années dans la bibliothèque.
À Premier Acte jusqu’au 6 février.