Le livre
Chicago May, photo de la police
Nuala O'Faolain
Danseuse de l'époque
Danseuse vue par Degas
Une danseuse américaine de l'époque
Le destin épique et tragique de Chicago May, par Nuala O’Faolain.
En 1890, quand vous étiez une jeune femme irlandaise fille de paysans sans le sou, votre avenir était quelque peu bouché… L’une d’entre elles, May Duignan, prend les économies de la famille et la poudre d’escampette : elle embarque à l’âge de dix-neuf ans pour l’Amérique, pour tenter sa chance de l’autre côté de l’Océan Atlantique. Armée de son culot et de sa beauté, elle espère trouver une place sur le Nouveau Continent… En quelques années, elle devient prostituée, voleuse, arnaqueuse, danseuse de revue et devient une célébrité dans toute l’Amérique. Ses aventures la mènent à Chicago, New-York, Philadelphie, au Caire, Londres ou Paris. Elle cotoie même un temps les frères Dalton, pas vraiment du genre à rigoler. Puis, elle échoue pour de longues années dans la prison de Londres. Libérée, elle émigre à nouveau aux États-Unis et retrouve sa vie chaotique avant de mourir en 1929, un an après avoir écrit son autobiographie.
Quand Nuala O’Faolain, écrivaine irlandaise féministe, tombe sur celle-ci, elle s’empare de son sujet comme d’une soeur et cherche à comprendre son parcours rocambolesque, né d’une quête de liberté et d’indépendance rare et mort dans les bas-fonds de la pègre américaine. Son livre, L’histoire de Chicago May, est un aller-retour constant entre le récit de la vie de Chicago May, très documenté, agrémenté de photos et de documents, comme une vraie enquête, et les errances de la biographe qui s’identifie ou non à son sujet, qui peine à faire rejaillir tout un monde, toute une époque de quelques pièces éparses et jaunies.
Le résultat est une oeuvre brillante et passionnante, couronnée par le Prix Fémina étranger en 2006, qui nous plonge dans un monde oublié de gangsters et de femmes de petite vertu, qui jouaient leur vie avec panache pour quelques dollars, pour attraper, coûte que coûte une part du gâteau, un bout du rêve américain.