(dépêche)
François Bayrou va à la pêche aux voix
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Politique | 9 Janvier 2010
Bayrou contre le renoncement
Le leader cenriste en appelle à l'honneur de ses militants avant des régionales difficiles, où les centristes s'avanceront sans alliés.
Paru dans leJDD
François Bayrou remonte ses troupes avant les régionales. (Maxppp)
C’est l’avertissement de François Bayrou à ses troupes, quand il vient doper l’honneur et le moral des militants avant la bataille des régionales. "Le renoncement, c’est comme un toboggan. Au
début, vous êtes confortablement assis, puis vous lâchez les mains et vous ne pouvez plus vous arrêter." Ainsi le chef harangue-t-il dans sa tournée des popotes. Il était cette semaine à
Marseille et à Angoulême, il sera la semaine prochaine à Lyon et puis à nouveau à Marseille pour présenter une tête de liste en Paca que ses Sudistes cherchent encore… "J’aime ça, et ça fait
plaisir aux militants que je vienne les voir." Ces militants qu’il envoie à la bataille seuls, sans alliances à droite ni à gauche, puisque le MoDem a choisi l’autonomie, au risque d’être
laminé.
Pas d’exception à la ligne d’"autonomie"
Mais Bayrou est fier, il ne veut pas qu’on dise qu’il a renoncé à aller au combat électoral comme ses anciens amis passés au Nouveau Centre, qui s’abritent derrière des listes UMP.
Inlassablement, il répète à ses troupes que le centre est "une grande famille politique", et qu’ils n’ont pas mis tout ce temps à s’émanciper de la "soumission" à la droite pour retomber dans la
"soumission à la gauche".
Jeudi soir, il est venu délivrer le message en plein cœur du Poitou-Charentes pour bien démontrer qu’il n’y aurait "pas d’exception" picto-charentaise à la ligne d’autonomie. Ségolène Royal a
beau avoir proposé cinq places éligibles aux centristes, et l’un des leurs, Alexis Blanc, a beau être tenté de céder à ses sirènes, Bayrou a rappelé la ligne : "Le centre a besoin de s’affirmer
et de manifester clairement son indépendance." Fermez le ban, les 200 militants présents ont approuvé, à l’unanimité moins une abstention, la ligne autonome dans le fief royaliste. Voilà Blanc et
Royal prévenus. Si le centriste de Charente-Maritime franchit le Rubicon, il ne pourra plus se réclamer du MoDem. "Il n’y a pas de formation politique qui ne fasse pas respecter ses décisions,
sinon, c’est un bazar", a lancé le président du MoDem à la presse, en sortant de la réunion à huis clos à laquelle Alexis Blanc n’était pas venu.
En 2007, quand il a choisi de ne pas appeler à voter pour Nicolas Sarkozy, sans pour autant rejoindre Royal, Bayrou savait que le chemin serait difficile, que les années d’opposition seraient
dures, que l’âme humaine n’aime guère renoncer aux honneurs. Mais le Béarnais n’a pas l’intention de dévier de sa route pour quelques postes de conseillers régionaux. "On est là pour avoir le
volant, pas pour avoir des strapontins", lance souvent Bayrou. Il n’a pas renoncé à ses ambitions plus élevées.
Cécile Amar - Le Journal du Dimanche
Samedi 09 Janvier 2010
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