UN PEU D'HISTOIRE : LE VASE DE SOISSONS
Des soldats enlevèrent, d'un édifice religieux situé dans le diocèse de Reims avec d’autres ornements liturgiques, un vase liturgique, probablement en argent, d’une taille et d’une beauté extraordinaire ! L’évêque Remi envoya un émissaire à Clovis pour lui demander qu’à défaut des autres prises il lui restituât au moins cet objet auquel il tenait précieusement. Le roi assura à l’homme que dès que le vase lui serait échu, il donnerait satisfaction à l’évêque.
A Soissons, la ville qui vient d’être prise et dont Clovis paraît déjà avoir fait sinon sa capitale du moins son camp principal, l’armée est rassemblée autour du butin amoncelé. Le roi demande aux « très valeureux guerriers » de lui céder le vase en plus de sa part. Les hommes de bon sens lui répondent : « Tout ce que nous voyons ici est à toi, glorieux roi, et nous sommes nous-mêmes soumis à ton autorité. Agis maintenant comme il te plaira, personne ne peut te résister. » Mais, tout le monde ayant parlé, un soldat - homme léger, envieux et impulsif - à la stupéfaction générale, frappe le vase de sa hache en s’écriant : « Tu ne recevras que ce que le sort t’attribuera vraiment ! » Le roi avala l’affront, mais « garda sa blessure cachée dans son cœur ». L’évêque récupéra quand même son vase, brisé ou cabossé.
Au bout de l’année, ayant convoqué à nouveau l’armée au Champ de Mars, Clovis, passant ses guerriers en revue, reconnut le soldat insolent. Constatant que sa tenue et ses armes laissaient à désirer, il les lui prit et les jeta à terre. Le soldat se baissa pour les ramasser et Clovis en profita pour lui briser le crâne d’un coup de francisque, disant :
« Ainsi as-tu fait au vase à Soissons ! »
A PROPOS:
Un inspecteur d'académie interroge un élève devant son professeur:
- Qui a cassé le vase de Soissons ?
L'élève pâli, hésite:
- C'est pas moi ...
- Comment ? Vous ne savez pas qui ...
- Monsieur, puisqu'il vous dit que ce n'est pas lui, dit le professeur
- Comment ? Comment ? Vous aussi, vous ne savez pas qui ...
- Ma foi non, répond le professeur, évasif
L'inspecteur fait alors un rapport au directeur de l'établissement.
- Voyez l'état de l'enseignement, les élèves et les enseignants ne savent pas qui a cassé le vase de Soissons !
Le directeur reçoit le professeur pour une mise au point :
- Mais qui donc a cassé ce vase ? Mais quelle histoire pour un vase ! Pourquoi ne l’avez-vous pas remplacé à temps ?