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On est en guerre

Publié le 21 janvier 2010 par Badiejf
En fin de compte, on a quand même réussi à bien dormir. La journée risque encore une fois d’être assez remplie. Plein de bébelles à finaliser pour l’accueil d’équipes du Ministère de la santé et d’une équipe de Médecin du monde. Parmi les choses à faire, une discussion à terminer avec Captain Carol. Les marines américains ont installé leur principal camp sur le terrain du centre sportif voisin de nos bureaux. Des Hummer comme vous en avez jamais vus, des hélicoptères qui nous font shaker la maison. On est en guerre !!! Le bug avec mes nouveaux voisins, et c’est un peu paradoxal, c’est la sécurité. Le mur qui ceinture notre bureau est tombé lors du séisme du 12, les gens peuvent donc entrer sur notre terrain (on a du diésel et de la bouffe en réserve, des ordinateurs, …) sans trop de difficulté. Jusqu’à l’arrivée des marines américains, nous n’étions pas trop inquiets pour la sécurité : le bureau est situé au bout d’une impasse bien surveillée, le voisin d’en face étant l’ambassadeur américain… La nouveauté est qu’ils souhaitent installer une clinique médicale sur leur base et que cette nouvelle clinique va faire circuler anpil moun (beaucoup de personnes) autour de nos bureaux. Le premier marine avec qui je discute de la sécurité de notre édifice advenant des attroupements devant la barrière du centre sportif, me dit qu’il assure la sécurité à l’intérieur du camp, pas à l’extérieur. Genre de réponse de fonctionnaire que j’adore… Assez intelligent quand même pour comprendre que nous risquons effectivement d’être envahis par les haïtiens venus chercher des soins, il me propose de rencontrer un de ses patrons pour vérifier s’ils ne pourraient pas élargir leur zone de surveillance d’une cinquantaine de pieds !! Son premier patron m’a dirigé vers un deuxième qui a fait la même chose vers un troisième. Si un jour on me raconte que la gestion type ‘militaire’ porte l’avantage d’établir des liens d’autorité clairs, je me ferais un petit sourire. Le Captain Carol a lui aussi compris que leur idée généreuse pouvait nous causer des petits soucis devait me revenir avec une solution dans la journée. On n’a pas eu le temps de se reparler, on va donc régler ça aujourd’hui.

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