Les “digital natives“, cette génération qui a grandi avec des technologies numériques à portée de main, sont-ils en réalité, pour le dire rapidement, des handicapés de l’informatique ?
Les 16 à 25 ans ne seraient, en effet, pas aussi à l’aise avec les ordinateurs qu’on pourrait le penser. S’ils passent des heures à surfer sur internet, à chatter sur msn, d’autres usages, notamment ceux attendus par des employeurs, maîtriser un logiciel de bureautique par exemple, leur seraient complètement inconnus. Leur usage resterait dans le cadre du divertissement. C’est en tout cas les résultats d’une étude de la Fondation travail et technologies de Namur en Belgique et qui ont répondu à une interview du journal Le Monde. Cette génération ne serait finalement pas plus à l’aise avec les outils numérique que leurs aînés. Lire l’étude en pdf.
Jean-Noël Lafargue, enseignant et artiste programmeur, livre un commentaire intéressant de ces résultats, sur son blog, Le dernier blog. Cette génération, qu’il appelle “post-micro-informatique“, adopte une attitude passive de consommateur face aux ordinateurs. Une perte d’autonomie face à l’outil informatique qui profite finalement aux industriels, tous heureux de garder leurs clients captifs.
Cette réalité donne en tout cas raison aux défenseurs des logiciels libres, qui voient dans ceux-ci une manière de rester maître des outils numériques, comme le rappelait Richard Stallman dans une interview récente d’Erwan Cario sur Ecrans.fr :
Pour avoir les bases d’une liberté durable, il faut éduquer les gens pour qu’ils exigent cette liberté. Le monde offre beaucoup d’opportunités de la perdre. Et si tu ne vois pas pourquoi résister, tu les acceptes. Je me bats pour éduquer les utilisateurs à apprécier la liberté. A ne plus accepter le logiciel privateur. La majorité ne voit pas le problème, ne voit pas la différence, parce qu’ils n’ont jamais imaginé l’idée d’être libre. Il faut pouvoir faire la différence.” _ Richard Stallman
[Photo CC : http://www.flickr.com/photos/oso/2343602484/]