Loin de regretter ces mots, nous ne pouvons pas rester de marbre devant l'actualité, lorsque nous apprenons que le Ministre de l'Industrie : Christian Estrosi est en train de faire comme l'écrit le Point : "Un hold-up d'État !" sur les retraites du privé !
Que nous dit Le Point ?
" Le gouvernement s'apprête à réaliser un casse sur les retraites des 20 millions de salariés du privé dans la plus grande discrétion, révèle l'association Sauvegarde Retraites .
Il profite du changement de statut de La Poste pour remplir les caisses de l'Ircantec, régime de retraite bénéficiant aux élus et fonctionnaires non titulaires. Et ce sont les cotisants de l'Arrco et de l'Agirc, c'est-à-dire les salariés et cadres du privé, qui sont détroussés. Le tour de passe-passe au profit du public orchestré par Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, est une première.
Quelles en sont les (grosses) ficelles ? Pour comprendre, il faut savoir que les employés de La Poste embauchés avant 1990 ont un statut de fonctionnaire et la retraite qui va avec. Depuis 1990, les pensions des postiers relèvent de l'Ircantec et, à partir de cette année, les nouveaux embauchés tomberont dans le régime commun (Sécurité sociale plus Arrco-Agirc).
À l'occasion de ce changement, le Sénat (groupe UMP) a fait passer un amendement accepté par Christian Estrosi qui prévoit que l'Ircantec recevra une soulte du régime Arrco-Agirc. ... / ... Comment pareil hold-up peut-il se produire dans le plus grand silence ? Les sénateurs, en votant l'amendement, ont défendu les intérêts des élus auxquels ils doivent leur mandat. L'État employeur, en soutirant de l'argent à l'Agirc-Arrco, fait des économies. ... / ... "
Et Sauvegarde retraite de préciser : " Voici, textuellement, l'engagement qu'a pris le ministre chargé de l'Industrie, Christian Estrosi, devant les parlementaires (Cf. Sénat, JO débat, séance du 8/11/2009, p 9788) : "L'Agirc-Arrco versera à l'Ircantec une soulte dont le montant n'est pas encore déterminé. En l'occurrence, il est question de milliards d'euros et de projections démographiques à cinquante ans. Nous ne prenons pas une décision pour les six mois ou les cinq ans qui viennent ! Nous parlons d'une échéance de cinquante ans !" Rappelons que le régime Ircantec des fonctionnaires et des élus locaux est déjà deux fois meilleur que celui des salariés du privé. Or, au lieu de mettre fin à cette iniquité, l'Etat puise dans les caisses du privé, pourtant exsangues, afin de garantir, coûte que coûte, les privilèges des fonctionnaires et des élus, pour une durée d'un demi siècle ! C'est prendre aux pauvres pour donner aux riches ... / ... " Voir PDF
Mais le plus dur à avaler reste, cette affirmation du Point sur l'attitude des syndicats, qui vont représenter les salariés, lors des prochaines discussions, sur l'avenir des retraites : "Quant aux syndicats, s'ils ne pipent mot, c'est parce qu'ils sont surreprésentés dans le public. Même la CGC, dont on pourrait s'attendre qu'elle défende la retraite des cadres (Agirc), reste en retrait. Et pour cause, elle assure la présidence de l'Ircantec ... / ... "
Des explications, rapides et concrètes, seraient les bienvenues de la part du Ministre et des sénateurs qui devraient, sans aucune doute, être en mesure de nous expliquer cette forme de pérennisation des retraites ...