Marseille, Lyon, Lille et Bordeaux ont tous les quatre mal débuté la soirée. Mais, à l’exception de Lille, les cadors ont fini par s’imposer. On en attendait pas moins de Bordeaux, qui se déplaçait chez la lanterne rouge grenobloise, déjà condamnée à la Ligue 2. Mais les joueurs de Mecha Bazdarevic n’ont pas abandonné leur orgueil pour autant. Bien décidés à ne pas se laisser marcher dessus par le leader, ils attaquent la rencontre avec les meilleurs intentions. Agressifs et appliqués, ils maîtrisent les Girondins durant toute la première période. Pour preuve, cette superbe frappe de Courtois qui vient s’écraser sur le montant droit de Ramé à la 22e. Une action qui a mis en confiance des Isérois survoltés, qui finissent par faire craquer les champions en titre. Après un bon travail côté droit, Ljuboja sert Batlles à l’entrée de la surface. L’ancien girondin ne se fait pas prier pour envoyer le cuir dans la lucarne de Ramé, impuissant. Ce but dans les arrêts de jeu place les Grenoblois sur orbite, et ils reviennent gonflés à bloc pour le deuxième acte. Un peu trop peut-être. Dès la reprise, Juan tacle sévèrement Jussiê et écope d’un second carton jaune. Il n’en fallait pas plus pour voir la confiance grenobloise s’effriter peu à peu. Gouffran égalise de la tête dès la 53e, puis Chamakh, sur un centre de Chalmé, donne l’avantage, également de la tête, aux Bordelais. Cavenaghi, à peine entré en jeu, anéantit les derniers espoirs isérois en crucifiant le malheureux Viviani, suite à un centre en retrait de Tremoulinas. Laurent Blanc pouvait souffler : «Même si je suis déçu par la manière, c’est une bonne affaire sur le plan comptable.»
Sébastien Hervier