Commentaire Daniel RIOT pour RELATIO- « Je veux reconquérir le coeur de l'Amérique, et reconquérir le coeur de l'Amérique de façon durable ». Mission réussie pour Sarkozy qui a du penser à ce que son père lui disait : « Avec tes qualités et le nom que tu as, tu ne réussiras qu’aux Etats-Unis ». En France, il a réussi, le petit Sarkozy, avec la Marseillaise en illustration sonore de son « rêve américain ».
Bonne communication, couverture médiatique chaleureuse, excellente allocution « à l’américaine » avec poncifs en chapelet et lieux communs en double couche, et avec des silences sur tout ce qui peut faire mal ou chatouiller les narines (sur l'IRAK, notamment!) , des « standing ovations » au Congrès : il en rêvait… Il l’a fait !
Ils se sont levés plusieurs les « amis américains » du Congrès, les républicains comme les démocrates ! « Standing émotions »…
Mais concrètement, quels résultats de cette visite officielle ? Une entorse à l’une de ses promesses électorales : Il a promis aux Américains de rester en Afghanistan. Sur L’Iran, les deux présidents parlent en gros d’une même voix, en privilégiant la concertation. Mais ce n’est pas nouveau. Pour le Liban, Bush suit Sarkozy sur le principe d’une discussion avec la Syrie pour qu’elle n’interfère pas dans le processus électoral. Mais cela non plus n’a rien de neuf.
Alors ? Alors rien… Du moins rien de visible. Le président américain n’a rien dit sur le climat, rien sur le dollar super-fort, rien sur les réformes par la France souhaitées du FMI, du G8, de l’ONU et d’autres organisations qui permettraient de songer à un « ordre international » méritant son nom. Et surtout rien sur la reconnaissance de l’importance de l’Europe de la défense, le sujet par excellence sur lequel Sarkozy l’attendait…
Notre Président n’avait-il pas dit qu’il ne reviendrait pleinement dans les structures intégrées de l’Otan que si Bush reconnaissait cette « Europe de la défense » ? Ce but là, sauf secret diplomatique bien gardé, n’est pas atteint. Bush a répondu aux élans du cœur en conservant toute sa tête. Autant dire que Sarkozy revient en France avec un ego flatté, mais une musette politique vide. Suivons maintenant la visite aux Etats-Unis d’Angela Merkel…
Daniel RIOT