Il ne cesse de penser et repenser la cité de demain … Auto-suffisante, respectueuse de l’environnement et de la santé de l’homme
L’architecte belge Vincent Callebaut inscrit sa réflexion intellectuelle au cœur de la ville. Avec ses projets tout droit sortit d’un film de science fiction on est en droit de se poser la question. En effet, face au réchauffement planétaire et à la menace qui pèse sur notre Terre, ce fervent militant écologiste, diplômé de l’Institut d’Architecture de Bruxelles, a imaginé une solution pour notre avenir incertain.
Selon le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) le niveau des mers montera de 20 à 90 cm au cours du 21éme siècle de nombreux pays verront des parties de leurs territoires submergées par les flots.
Afin d’abriter les futurs réfugiés climatiques et en s’inspirant pour le design, des grands nénuphars de la reine Victoria d’Amazonie. Il a virtuellement imaginé des iles qui pourraient accueillir jusqu’à 50 000 personnes.
Ces îles qui seraient insubmersibles, pourraient se déplacer à leur guise tout autour du monde.
Quand on découvre ce projet, on a du mal à imaginer qu’il puisse vraiment prendre forme tant il semble surréaliste et pourtant même si il ne verra pas le jour avant 2100, il se pourrait que les générations futures se retrouvent un jour sur cette sorte d’arche de Noé futuriste!
Cette « Ecopolis » flottante permettrait non seulement d’étendre en offshore les territoires des pays les plus développés mais surtout de garantir l’habitat aux futurs réfugiés climatiques des prochains territoires ultra-marins submergés comme les atolls polynésiens.
Cherchant à faire la synthèse entre les sciences appliquées, les nouvelles technologies et l’architecture. Autant ingénieur qu’artiste, il milite en faveur d’une architecture citoyenne à l’impact écologique fort.
Il a imaginé un projet écologique fou et avant-gardiste : les Lilypads. Il s’agit de villes flottantes, insubmersibles, durables et au design futuriste, de véritables cités écologiques ou « Ecopolis ».
Le concept de Lilypad
L’objectif de Vincent Callebaut est de créer une symbiose entre l’urbain, l’humain et les cycles de la nature. Ainsi, chaque cité flottante ou Lilypad serait auto-suffisante, adopterait des règles respectant l’écologique et la santé. Les édifices posséderaient notamment un revêtement en fibres de polyester, recouvert d’une substance capable de réagir avec les rayons ultraviolets pour absorber la pollution atmosphérique. Constituée de trois marinas, d’un lagon d’eau douce central et de nombreuses habitations, chaque Lilypad mesure environ 800 mètres de diamètre. Elle couvre une superficie de 500 000 m2 (50 ha) et peut accueillir jusqu’à 50000 personnes. Les trois montagnes sont respectivement dédiées au travail, aux commerces et aux loisirs.
Toutefois, ce projet audacieux mais non sans risques ne devrait pas voir le jour avant 2100.
Questions en suspens …
Derrière ce projet créatif et ambitieux cherchant à répondre à un besoin et défendant une cause noble, il y a des questions de fonds restées ouvertes auxquelles il faudra répondre.
Notamment, qui est réellement demandeur d’un tel projet ? Qui peut s’offrir un tel produit, un tel luxe ?
Quelle fondation ou magnat aura assez de compassion ou même d’argent pour offrir une Lilypad… à des réfugiers ?
Ce projet ne risque-t-il pas de se transformer en nouveau « Rotating Towers », « Palm Island » et autres « Atlantis » réservés aux plus riches, tout à l’opposé de l’esprit du projet imaginé par Vincent Callebaut ? Ne cherchez pas, son inventeur nous donne indirectement la réponse. Ainsi que le montre clairement la représentation ci-dessus, ces deux Lilypads sont ancrées au large de… Monaco ! Chaque Lilypad pouvant s’éloigner au large, en-dehors de toute juridiction, ces cités-états ne risquent-elles pas de se transformer en autant de nouveaux paradis fiscaux, ces « safe harbors » que nos gouvernements cherchent justement à fermer ?Zoom sur quelques projets les plus marquants…
Lilypad
Cette ville amphibienne, mi-aquatique et mi-terrestre, peut abriter plus de 50 000 habitants. Autour d’un lagon central d’eau douce récoltant et épurant les eaux de pluies, la faune et la flore se développent.Sa structure en « branches » est inspiréede la feuille du nénuphar géant d’Amazonie Victoria Regia.
Dragon Fly, une ferme métabolique à New York
Ce projet de ferme verticale, en pleine ville, rassemble des bureaux, des logements mais aussi des espaces agricoles en étages où sont produits toutes les denrées nécessaires aux habitants de la tour. Les principes de l’agriculture biologique sont respectés : cultures diversifiées, selon le rythme des saisons, réutilisation des déchets biodégradables, gestion raisonnée de l’énergie…Objectif : promouvoir une agriculture urbaine totalement indépendante, et privilégier la distribution des produits frais en circuits courts.
Autour des espaces de logement, s’organisent les espaces agricoles et de loisirs : jardins, potagers, vergers, fermes, champs suspendus… Les tours sont jumelées autour d’une immense serre bioclimatique. La structure est directement inspirée des ailes d’une libellule.
La jungle parfumée, Hong-Kong
Sur l’un des territoires les plus peuplés du monde, ce projet propose de ré-apprivoiser la nature et d’élargir le territoire de la ville. Piscines à ciel ouvert, marinas, promenades piétonnes et cyclables, marécages, lagunes d’épuration biologique, musée d’océanographie, opéra subaquatiques, tours techno-organiques : l’idée est de redonner ses droits à la nature afin d’améliorer les conditions de vie des citadins.Ces tours techno-organiques s’élancent de l’eau vers le ciel, comme de véritables arbres. Leur structure pousse verticalement le long d’un tronc sur lequel vient se ramifier une multitude de branches.
Anti Smog
S’inscrivant dans le paysage postindustriel du canal de l’Ourcq (Paris XIXème ardt.), Anti smog est une innovation en matière de développement durable en milieu urbain. Ce prototype permettra de combattre le « smog » (brouillard chargé de pollution) parisien, grâce à deux bâtiments : la Solar Drop et la Wind Tower. Ils sont flanqués des dernières technologies qui permettent de retraiter la pollution de la capitale.
Canal 2020
Afin de redynamiser le quartier des anciens docks de Bruxelles, le canal de Lock et de Marina, ont bénéficié d’un relooking. Lors de son projet de fin d’étude, Vincent Callebaut avait imaginé une succession de lieux de détentes, jardins et jeux récréatifs. Le tout, centré sur un univers aquatique.
Ecocoon
Ce cocon permettra de produire de l’énergie. Grâce à des éoliennes, une série de capteurs pour collecter la vapeur d’eau et un procédé de vibration, il sera possible de créer de l’électricité verte.
The Eye of the storm
Cette île artificielle créée sur la rivière Hangang est traversée par un pont qui permet aux autos de traverser la ville de Séoul. Au dessus de la construction, il sera possible d’assister à des spectacles de l’Opera House et du Concert Hall. Le toit, protégé des caprices de la météo grâce à une « couverture » orange, sera flanqué de restaurants et de bars. Il y sera également possible de regarder un film en plein air dans un espace de 6000 places.
Retrouvez tous les visuels et informations sur le site en anglais de Vincent Callebaut
Dans le même domaine, notons qu’il existe un autre projet encore plus ambitieux et démesuré, la Pyramide de Shimizu : 88 km2, 2000 m de hauteur, 750 000 habitants !
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