Magazine Cinéma
Invictus
Réalisation de
Clint Eastwood
Scénario d' Anthony Peckham.
D’après le livre Playing the Enemy de John Carlin
Avec Morgan Freeman (Nelson Mandela), Matt Damon (Francois Pienaar), Tony Kgoroge (Jason Tshabalala), Patrick Mofokeng (Linga Moonsamy), Matt Stern (Hendrick Booyens), Julian Lewis Jones (Etienne Feyder), Adjoa Andoh (Brenda Mazibuko)...
Synopsis
1994. Alors que Nelson Mandela se fait élire Président de la République, l'Afrique du sud post-apartheid demeure profondément divisée. Le nouveau chef du peuple, conscient des inégalités économiques et des fêlures raciales, va se servir du rugby pour tenter d'unifier son pays. Avec l'aide du capitaine des Springboks, il entreprend de mener l'équipe nationale le plus loin possible au Championnat du monde qui a lieu dans un an...
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Clint Eastwood derrière la caméra, devant Morgan Freeman pour un projet qui tient particulièrement au cœur de ce dernier. Incarner Nelson Mandela, ce au moment de son arrivée au sommet de l’état après avoir longuement moisi dans les geôles de celui-ci. Un Mandela qui doit prendre en charge un pays toujours meurtri par des années d’apartheid. Un état où les blancs sont inquiets, un pays où un désir de revanche, après des lustres d’exploitation et humiliation, habite la population noire.
L’Afrique du Sud en cette période difficile va connaitre un évènement, une opportunité unique dont un seul homme va saisir toute l’importance. Nelson Mandela lui-même, lui seul quasiment à y croire, réconcilier noirs et blancs au travers d’un défi commun, participer et gagner la coupe du monde de rugby puisque pays organisateur.
Sport de l’élite blanche comme le foot est celui de la jeunesse noire, Mandela va se faire l’avocat de celui-ci allant jusqu’à défendre le nom même des Springboks. En fin stratège et homme de bon sens et de consensus, il va réunir à sa cause, et aussi disons le littéralement envouter ses partenaires, à commencer par le capitaine de cette équipe, une « team » en doute, fragilisé par de récents échecs et une mauvaise presse. L’adversité, la pugnacité, ne jamais douter, toujours croire et espérer, Mandela connait, il a eu le temps d’y réfléchir, de se forger un mental d’acier sous une aura de douceur et d’altruisme.
Entre Le vieux et doux lion noir, gigantesque Morgan Freeman et le jeune capitaine blanc, un Matt Damon tout en muscle, un contact d’amitié et de confiance vient de s’installer.
La suite et la stratégie engagée, la découverte des Townships par les Springboks peut sembler un peu angélique, la visite de l’ile pénitentiaire beaucoup moins, ceci compensant cela. Toujours cependant Mandela/Freeman fait preuve d’une vision juste attestant d‘une immense connaissance de l’âme humaine.
Mandela/Freeman , l’acteur s’est fondu dans son interprétation, quand à la réalisation de Clint Eastwood, toujours efficace, elle manie suspense et délivre sur le plan sportif de formidables ralentis, masses de chairs haletantes s’entrechoquant jusqu’au sifflet final .
Et oui « Donnez leur des jeux » en quelque sorte, cela marche encore et toujours…quand cela ne dégénère pas bien entendu…ce qui n’est pas toujours le cas…et pour combien de temps…
Site Officiel
CritiKat.Com "...Marqué par ces deux personnages se détachant résolument de leurs propres milieux respectifs, Invictus arrive, dans ses meilleurs moments, à sortir des ornières de la célébration béate et arpenter un chemin plus discret, hors de l’éclairage du consensus. Eastwood a beau faire : même en racontant une histoire de paix et d’unification en marche, son cinéma trouve, comme souvent, plus sûrement sa sève en traquant les conflits et les individualismes qui renâclent, les survivances des vicissitudes des héros solitaires..."
Excessif.Com "...Il démontre une fois encore sa faculté à traiter un sujet dense en offrant à la fois un divertissement empli de panache et habité par ses acteurs. Mettant en images une adaptation d'un roman de John Carlin, Déjouer l'ennemi, le cinéaste range les armes et met au placard le personnage misanthrope de Gran Torino pour enchaîner avec un long-métrage où bons sentiments et noblesse du propos s'entremêlent. .."
Le Monde.Fr - "Invictus" : réconciliation raciale sur une pelouse de rugby
Coup de coeur Ciné de Zem !
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