Cathy, photographiée par son frère
Cathy, photographiée par son frère
Remontons encore un peu le temps, et dans la construction de l’art katebushien.
Voici un poème de Catherine Bush, élève de 11 ans au Saint-Joseph Convent School, intitulé The Crucifixion :
“He is pushed forward from the steps,
Glistening eyes glare from around at the dropping figure.
Silence ceases and murmurs gather quickly like the grabbing of a hand.
Guilty onlookers hide their eyes from the shame that they know and forbid to reveal.
Slowly the dimness falls.
The man weeps and his forsaken tears fall
Slipping down the trembling and battered body onto the dust.
He collapses down onto the ground.
His head bruises past the stones, scarring his tear-stained face.
He staggers to his feet groping towards his fate.
Sharply, iron pierces flesh, and the shape is raised on the hill.
Stillness overcomes the cheering spectators,
And the mocked and pridebroken lead turns in outcry.
The people form and run from the hill.
With a last glance at his betrayers,
His dissolves into a limp, dump body,
As the blood red sun sinks into the skull of a dead man.”
Je vais tenter une traduction :
” Il est poussé en avant sur les marches, / Des yeux luisants regardent de tout autour la silhouette tombante. / Le silence cesse et des murmures se rassemblent rapidement comme dans une main qui se referme. / Les voyeurs coupables cachent leurs yeux de ce qu’ils savent mais interdisent de révéler. / Lentement la faiblesse tombe. / L’homme gémit et ses larmes abandonnées tombent / Glissant sur le corps tremblant et abîmé jusqu’à la poussière. / Il s’effondre sur le sol. / Sa tête se meurtrit sur les pierres, éraflant son visage souillé de larmes. / Il chancelle sur ses jambes, incertain de son destin. / Brusquement, le fer perce la chair, et la silhouette est dressée sur la colline. / L’immobilité gagne les spectateurs réjouis, / Et le fil de sa fierté moquée et brisée se change en huée. / L’assemblée se regroupe et descend en courant la colline. / Dans un dernier coup d’oeil à ses traîtres, / Il se dissout en un corps inanimé et muet, / Tandis que le sang rouge comme le soleil sombre dans le crâne d’un homme mort.”
Pas mal à onze ans, non ?
Elle en a apparemment écrit pas mal des comme ça, toujours remarqués par ses professeurs, régulièrement publiés dans la revue de fin d’année du collège, des poèmes parfois déjà mis en musique.
Catherine Bush était déjà une personne habitée.
Source : Kate Bush, A Visual Documentary by Kevin Cann & Sean Mayes, 1988.