Après la jupe, la culotte.
Et c’est Madame qui la porte dans cette comédie de remariage (catégorie établie par le philosophe cinéphile Stanley Cavell). Ce film, Madame porte la culotte (Adam’s Rib en VO = la côte d’Adam, prénom du personnage de Spencer Tracy), est de George Cukor et date de 1949. Il met en scène le couple célèbre à la ville et à l’écran formé Katharine Hepburn et Spencer Tracy. Il joue le rôle du procureur, tandis que Katharine Hepburn est avocate, et tous deux s’occupent du même procès, celui mené contre une femme ayant tenté de tuer son mari coupable d’adultère. Amanda Bonner se passionne pour le cas et veut défendre l’accusée, ce qui déplaît à son mari. Evidemment, leur implication professionnelle rejaillit sur leur vie privée et met au jour les tensions de leur couple, de tous couples dans lesquels l’homme veut “une femme et pas une rivale”, et si l’on ouvre sa bouche et qu’on a des convictions, on est vite une rivale en 1949… Les portes vont claquer, les torchons vont brûler, les fessées vont pleuvoir…
Dans cette scène, on voit que la guerre des sexes est clairement lancée et que tous les coups sont permis, même les plus bas. Après un mouvement brutal d’agressivité masculine, c’est au tour d’Amanda d’user de l’artifice féminin (puisque l’on veut l’y cantonner) des larmes pour tendre un piège à son mari et lui rendre son coup, avant de conclure : “Let’s all be manly !” (“soyons tous comme des hommes !”, bref, des brutes), un véritable cri de guerre en somme.
Dans cette autre scène, remarquez qui porte le tablier de cuisine… et, devinez qui l’emportera ?