Après les grands maîtres Kenji Mizoguchi et Yasujiro Ozu, plusieurs représentants de la Nouvelle Vague nippone avec Nagisa Oshima, Kijû Yoshida et Hiroshi Teshigahara, auxquels s’ajoute le cas de Masaki Kobayashi, Carlotta Films poursuit son exploration du patrimoine cinématographique japonais avec un coffret de trois films de Kon Ichikawa. De la carrière du réalisateur, seul La Vengeance d’un acteur (Yukinojo henge, 1963) était jusqu’à présent disponible en dvd en France. Édité dans la collection « Les Films de ma vie », le film était d’ailleurs présenté dans une copie d’assez bonne qualité générale, mais aucun travail éditorial ne l’entourait et une partie des dialogues, durant le générique de début, n’avait pas été sous-titrée. Carlotta Films permet aujourd’hui, à l’intérieur de l’hexagone, de mettre la main sur d’autres réalisations du cinéaste japonais avec Le Cœur (Kokoro, 1955), La Harpe de Birmanie (Biruma no tategoto, 1956) et Seul sur l’océan pacifique (Taiheiyo hitori-botchi, 1962). Ce travail de mise à disposition de films jusqu’alors difficiles d’accès se doit à cette occasion d’être salué, d’autant plus qu’il relève toujours d’un pari risqué sur le plan économique.
Dans l’histoire du cinéma japonais, Kon Ichikawa est généralement situé comme le lien entre l’« l’âge d’or » et la « Nouvelle Vague » locale, dont il annonce avec certains de ses films la modernité. Il fait partie des premiers metteurs en scène japonais, avec Akira Kurosawa, Kenji Mizoguchi et Yasujiro Ozu à avoir rencontré une certaine reconnaissance artistique à l’étranger. Toutefois, de ce petit groupe d’élus, Kon Ichikawa reste le moins estimé. Et si son travail a suscité un réel intérêt critique dans les années 1950-1960, il est par la suite un peu tombé dans l’oubli.
Dans le cas de la réception du cinéma japonais en France, la négligence – relative – dont il a été victime s’explique en partie par l’attention focalisée sur les œuvres d’Akira Kurosawa et de Kenji Mizoguchi, au cœur du clivage critique entre les Cahiers du Cinéma et Positif durant la grande période de la cinéphilie. Cette situation a d’ailleurs nui à nombre de réalisateurs japonais.
Une autre raison régulièrement avancée à cette désaffection serait que le parcours du cinéaste ne correspond pas à un schéma auteuriste qui permettrait d’en saisir de façon simple la personnalité. Il faut bien reconnaître que celle-ci reste assez discrète en comparaison d’autres metteurs en scène au style plus ostentatoire. Le réalisateur s’est d’ailleurs vu qualifié dans son pays de « cinéaste mannequin » par la critique japonaise du fait de sa trop grande versatilité. Il apparaît, au vu de sa carrière, comme tiraillé entre un cinéma de studio, ancré dans les genres, et un cinéma d’auteur plus audacieux.
La filmographie de Kon Ichikawa est également assez mal comprise. Seule une poignée de films, sur une carrière qui en compte près de quatre-vingt dix, n’est véritablement connue en Occident, et n’offre donc qu’une vision parcellaire de son œuvre. De ce fait, la réputation de Kon Ichikawa repose essentiellement sur ses adaptations littéraires dites « sérieuses » qui lui valent d’être perçu comme un « cinéaste tragique », laissant dans l’ombre son exploration des genres comique, mélodramatique et policier. Étrangement, malgré la faible diffusion de ses films à l’étranger, Kon Ichikawa y semble plus apprécié que dans son pays d’origine. La critique japonaise ne lui reconnaît dans l’ensemble pas de vraie personnalité, mais lui concède juste un savoir-faire de bon technicien.
La carrière de Kon Ichikawa
Kon Ichikawa naît le 20 novembre 1915 à Uji-Yamada. Il manifeste dès l’enfance une passion pour la peinture et le dessin. Il découvre le cinéma à travers les films de Walt Disney et de Charles Chaplin. Outre ces deux grands noms, il déclarera plus tard admirer Frank Capra, Preston Sturges, George Cukor et William A. Wellman, pour ce qui concerne les États-Unis. Kon Ichikawa n’est toutefois pas insensible aux metteurs en scène d’origine européenne ; il apprécie également Josef von Sternberg, Billy Wilder, Ernst Lubitsch, René Clair ou encore Jean Cocteau. Plus tard, il ajoutera à son Panthéon personnel les noms de Jean Renoir, d’Alain Resnais et de Pier Paolo Pasolini.
Après avoir obtenu en 1933 un diplôme d’études de commerce, menées à Osaka, Kon Ichikawa apprend l’animation en tant qu’assistant-animateur dans le département spécialisé des studios J.O. (Jenkins-Osawa), à Kyoto. Lorsque la Toho prend le contrôle des studios J.O. en octobre 1941, leur pôle animation est dissous. Kon Ichikawa vient alors à Tokyo où est basée la Toho et devient assistant sur des films en prises de vue réelles aux côtés de quatre metteurs en scène de styles différents : Yutaka Abe, Tamizo Ishida, Nobuo Nakagawa, surtout connu pour ses films d’horreur – dont le plus célèbre reste L’Enfer (Jigoku ; 1960) –, et Mansaku Itami, plutôt orienté vers la satire sociale. Kon Ichikawa rencontre à cette époque Natto Wada qui deviendra sa femme en 1948, mais aussi sa collaboratrice au scénario sur la plupart de ses films réalisés entre 1949 et 1965.
En 1945, il signe sa première réalisation avec La Fille du temple Dojo (Musume Dojo-ji, 1945), un court-métrage de vingt-minutes, adapté d’une pièce de bunraku. D’abord conçu comme un film d’animation, le projet est finalement tourné avec des marionnettes. Voyant dans La Fille du temple Dojo des réminiscences de l’« esprit féodal », la censure de l’occupant américain l’interdit et en saisit le négatif. Kon Ichikawa reviendra plus tard à l’animation en Italie avec Topo Gigio e la guerra missile (1967), puis au Japon avec une partie de J’ai deux ans (Watashi wa Nisai, 1961) et Shinsengumi (2000).
Avec la naissance des syndicats à l’après-guerre sous l’impulsion des Américains, la politique se développe à l’intérieur des studios. Des différentes Majors, la Toho est celle qui comprend les mouvements syndicaux les plus actifs. En 1946, le Parti communiste japonais organise avec le soutien de syndicats pro-communistes d’importantes grèves à la Toho. Après un premier conflit important en début d’année, un second au mois d’octobre entraîne la scission du mouvement syndical puis la formation en mars 1947 de la Shintoho (« Nouvelle Toho ») par un groupe opposé aux grèves. Kon Ichikawa et sa femme Natto Wada en font partie. Cette nouvelle compagnie naît clairement sous le signe de l’anti-communisme. Une vague de licenciements suivra à la Toho et servira de « purge rouge ». La Toho détient alors toutes les actions de la Shintoho et distribue, pendant un temps, les films des deux sociétés. Toutefois, elles se répartissent des rôles distincts en termes de production : la Toho se consacre aux films de qualité tandis que la Shintoho se spécialise dans les films de divertissement à petit budget, censés faire rentrer de l’argent. La Shintoho prendra son indépendance en mars 1950 mais ne fonctionnera que jusqu’en 1961, année de sa faillite.
Kon Ichikawa assemble le premier film, à caractère promotionnel, de la Shintoho, Mille et une nuits à la Toho (Toho senichi-ya, 1947). Enthousiasmé par les films de Sadao Yamanaka et de Mansaku Itami qu’il a vus dans les années 1930, il décide de passer véritablement à la réalisation. Il fait ses vrais débuts de metteur en scène avec un mélodrame, La Fleur éclose (Hana Hiraku, 1948). Le film est tiré d’un roman de Yaeko Nogami que Natto Wada lui a conseillé d’adapter. Kon Ichikawa offre un succès à la Shintoho avec 365 Nuits (Sambyaku-rokujugo ya, 1948). Les films qu’il réalise à cette période sont des mélodrames, qualifiés par certains d’« extravagants » ou de « baroques ».
Après avoir fait ses preuves, Kon Ichikawa revient à la Toho. Son premier film pour cette compagnie est La Marche nuptiale (Kekkon Koshinkyoku, 1951). Il tourne ensuite ce qui est habituellement considéré comme ses premiers films d’importance : Monsieur Lucky (1952), La Femme qui touche les jambes (Ashi ni sawatta onna, 1952) – remake d’un film muet de Yutaka Abe datant de 1926 –, Monsieur Pu (Pu-san, 1953), Un milliardaire (Okuman choja, 1954). Ces comédies lui valent d’être comparé à Frank Capra, bien qu’il revendique plutôt l’influence de René Clair. Le cinéaste français a d’ailleurs une grande importance au Japon, dans le milieu du cinéma, et a aussi influencé Keisuke Kinoshita. Les comédies satiriques réalisées par Kon Ichikawa figurent pour certaines parmi les meilleures produites à cette époque selon Max Tessier, l’un des grands spécialistes du cinéma japonais.
Toutefois, à l’époque, Kon Ichikawa n’attire pas véritablement l’attention, que ce soit dans l’industrie ou dans la presse. Il n’apparaît pas alors, sur la base de ses vingt-six premiers films, comme une personne de grand talent. Seul M. Pu est perçu par quelques critiques comme une comédie satirique particulièrement inventive. On aimerait, du fait de leur rareté, que les films de cette période de la carrière de Kon Ichikawa fassent l’objet d’éditions dvd, même minimalistes, afin de pouvoir les découvrir.
Kon Ichikawa quitte ensuite la Toho pour la Nikkatsu. Influencé par les goûts de son épouse et co-scénariste, il se lance dans la réalisation d’adaptations littéraires « sérieuses ». Il tourne ainsi en 1955 Le Cœur, tiré du roman de Soseki Natsume Le Pauvre Cœur des hommes. Puis, il réalise en 1956 La Harpe de Birmanie, adaptation d’un best-seller de Michio Takeyama, lui-même inspiré de l’histoire véridique de Kazuo Nakamura. Le film s’inscrit dans une veine humaniste du cinéma japonais d’après-guerre dans laquelle s’inscrivent aussi Akira Kurosawa, Keisuke Kinoshita et Masaki Kobayashi. La Nouvelle Vague japonaise, qui émergera quelques années plus tard, cherchera à rompre avec cette tendance.
Il s’agit du premier projet qui tient vraiment à cœur au cinéaste. Toutefois, il n’était pas destiné en premier lieu à Kon Ichikawa. Bien qu’il ait beaucoup insisté pour diriger ce projet prestigieux, la Nikkatsu en avait confié à l’origine la réalisation à Tomotaka Tasaka qui avait déjà réalisé deux films sur les souffrances des soldats japonais, Les Cinq Éclaireurs (Gonin no Sekkohei) et Terre et soldats (Tsuchi to heitai), datant tous deux de 1939. Tomotaka Tasaka tomba malade et ne put donc assurer la réalisation du film qui échoua, de ce fait, à Kon Ichikawa.
À l’époque, la Nikkatsu a distribué le film au Japon en deux parties, sorties à trois semaines d’intervalle. La première durait 63 minutes tandis que la seconde faisait 80 minutes. Elles étaient toutes deux accompagnés de films B lors de leurs projections. Par la suite, le film connut un nouveau montage d’un seul tenant, destiné à une ressortie ainsi qu’à la diffusion à l’étranger, mais plus court que les deux parties réunies. De 143 minutes lors de sa première sortie au Japon, le film est ensuite passé à 116 minutes. Cette deuxième version est celle que propose aujourd’hui Carlotta Films en dvd.La Harpe de Birmanie est, par ailleurs, le premier film de Kon Ichikawa à connaître une exploitation internationale, lui apportant du même coup une reconnaissance à l’étranger ; il remporte le prix San Giorgio la même année au Festival de Venise.
Kon Ichikawa passe en 1956 à la Daiei où il réalisera l’essentiel de ses plus grands films. En passant d’une compagnie à l’autre, Kon Ichikawa fait un peu figure d’exception dans le système, les studios restant habituellement assez fermés. En 1956, Kon Ichikawa tourne La Chambre de punition (Shokei no heya, 1956) qui s’inscrit dans une vogue d’inspiration littéraire, « Taïyo-zoku », initiée par l’écrivain Shintaro Ishihara. Le terme désigne des bandes de jeunes désœuvrés aux comportements immoraux, des délinquants qui font des bêtises et se préoccupent uniquement de leurs désirs. La Chambre de punition fait scandale à sa sortie, particulièrement à cause d’une scène de viol sur une collégienne. Nagisa Oshima voit dans ce film, ainsi que dans d’autres représentants de ce courant du « Taïyo-zoku », tels que Passions juvéniles (Kurutta Kajitsu, 1956) de Ko Nakahira, un signe annonciateur d’un renouveau artistique. Celui-ci trouvera sa pleine expression avec ce qui sera appelé la Nouvelle Vague japonaise. Cela n’empêchera pas ce même Nagisa Oshima de critiquer plus tard Kon Ichikawa, le qualifiant de simple « illustrateur » en raison de ses nombreuses adaptations littéraires, assimilées à de l’académisme. Toutefois, d’autres représentants de la Nouvelle Vague japonaise n’ont pas la même perception ; Masahiro Shinoda, par exemple, reconnaîtra davantage l’importance de Kon Ichikawa et l’influence qu’il a pu avoir sur la nouvelle génération.
Kon Ichikawa revient ensuite à la comédie satirique avec Le Train bondé (Manin Densha, 1957) qui est un échec. Il réalise la même année son premier film au format scope, Les Hommes de Tohoku (Toholu no Zummutachi), « un des films les plus bizarres de l’histoire du cinéma » selon Max Tessier. Kon Ichikawa tourne, toujours en 1957, Ana, un thriller.
Kon Ichikawa et son épouse Natto Wada enchaînent alors les adaptations littéraires, en se situant dans la mode de la « junbungaku » ou « littérature pure », par opposition à la littérature de genre populaire. Kon Ichikawa se persuade de réaliser Le Brasier / Le Pavillon d’or (Enjo ; 1958) alors qu’il était, dans un premier temps, réticent au projet car se sentant peu à l’aise avec l’univers de Yukio Mishima. Le film, au générique duquel figure notamment Raizô Ichikawa, restera longtemps inédit en France.
Avec L’Étrange Obsession (Kagi, 1959), tiré d’un roman à succès de Junichiro Tanizaki, Kon Ichikawa fait preuve de modernité par son traitement de l’érotisme. Ce même roman fera l’objet, par la suite, de plusieurs autres adaptations : Tatsumi Kumashiro en réalise une nouvelle version en 1974, suivi en 1983 par celle de Tinto Brass en Italie, puis de nouveau au Japon une production Koji Wakamatsu mise en scène par Akitaka Kimata en 1984, et enfin en 1997 une autre mouture réalisée par Toshiharu Ikeda pour la Toei. Présenté au Festival de Cannes en 1960, L’Étrange Obsession obtient le Prix du Jury, ex-aequo avec L’Avventura de Michelangelo Antonioni.
Avec Feux dans la plaine (Nobi ; 1959) tiré d’un best-seller de Shohei Ooka, Kon Ichikawa réalise un autre film anti-militariste, après La Harpe de Birmanie, mais situé cette fois aux Philippine. Le film, très original, aborde la guerre à travers le thème du cannibalisme et sous l’angle d’un humour macabre. Il remportera le Voile d’or au Festival de Locarno en 1961. Kon Ichikawa tourne ensuite Le Frère cadet (Otôto ; 1960) d’après Aya Koda, Dix Femmes en noir (Kuroi Junin no Onna, 1961), film à suspense matiné d’humour, Le Fils de famille (1961), le mélodrame Le Serment rompu / Le Paria (Hakai, 1962) d’après Toson Shimazaki, J’ai deux ans (1961) adapté d’un essai d’éducation écrit par un pédiatre, Michio Matsuda. En 1963, Kon Ichikawa réalise la superproduction La Vengeance d’un acteur – mélange d’aventures, de comédie et d’espionnage –, d’après un roman de Otokichi Mikami. Le long-métrage de Kon Ichikawa est par ailleurs le remake d’un film de Teinosuke Kinugasa de 1935, dont il reprend par ailleurs l’acteur principal Kazuo Hasegawa. À l’exception du Frère cadet dont le scénario a été écrit par Yoko Mizuki, tous les films sus-mentionnés ont été co-écrits par Natto Wada.
Suite au refus d’Akira Kurosawa de filmer les Olympiades de Tokyo en 1964, Kon Ichikawa s’en voit confier la tâche ; le film qui en résultera sera Tokyo Olympiades (Tôkyô orimpikku ; 1965). Il est généralement considéré comme son dernier film important. Le film lui vaut des ennuis avec la compagnie de production qui s’attend à une simple captation des événements sportifs et qui est scandalisée en voyant le résultat. Elle s’empare du film et le remonte ; le film sera distribué dans différentes versions à l’étranger, réduites de près de moitié par rapport au montage original de 2 h 45. Toutefois, il ne s’agit pas des premières diffcultés que rencontre Kon Ichikawa avec une compagnie. En effet, à plusieurs reprises, il s’est vu confié des projets de second ordre ou des opérations de sauvetage pour le punir de certains de ses échecs commerciaux. Ce contexte de création difficile à l’intérieur des studios peut expliquer en partie la caractère inégal de sa filmographie.
Après une période faste entre 1955 et 1961 où la production des six Majors a atteint son apogée, le cinéma japonais connaît au cours des années 1960 des difficultés avec une chute de la fréquentation des salles. Avec l’émergence de la télévision, le cinéma voit apparaître un nouveau concurrent. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas propre à l’industrie cinématographique japonaise. Les États-Unis connaissent à la même époque une évolution semblable avec le déclin de l’ancien système des studios et la mise en place du Nouvel Hollywood.
La Daiei pour laquelle travaille Kon Ichikawa est plus sévèrement touchée par cette crise car elle a adopté une stratégie commerciale différente de celles des autres Majors. Le système des studios japonais s’effondre. Des sociétés de production indépendantes apparaissent et produisent alors des films aux budgets plus faibles.
En 1964, Kon Ichikawa quitte la Daiei. Un tournant s’amorce alors dans sa carrière ; il devient un réalisateur « freelance ». La Toho co-produira toutefois la plupart de ses films. À la même époque, Natto Wada prend sa retraite car elle ne se sent plus à son aise dans le milieu du cinéma qui a, selon elle, beaucoup changé depuis ses débuts dans le métier. Natto Wada disparaîtra en 1983.
Kon Ichikawa est victime du bouleversement que connaît l’industrie cinématographique japonaise. Il a du mal à travailler et se tourne vers la télévision pour laquelle il réalise notamment la série Les Contes de Genji, en vingt-six épisodes, en 1965-1966. En 1969, il s’associe avec trois autres cinéastes de renom – Akira Kurosawa, Keisuke Kinoshita et Masaki Kobayashi – pour fonder une nouvelle société de production, la Yonki nokai (« Société des quatre chevaliers »). Elle devait produire alternativement les films des quatre metteurs en scène mais son premier titre, Dodes’kaden (Dodesukaden, 1970) d’Akira Kurosawa, est un échec cinglant et la société fait faillite.
Après une période d’indépendance difficile au cours des années 1960, Kon Ichikawa a pu tourner plus régulièrement à partir des années 1970, en rejoignant les studios. Kon Ichikawa est, des cinéastes qui ont commencé dans l’ancien système, l’un de ceux qui s’en tirent le mieux sur ce plan-là. Il reconnaît toutefois lui-même qu’il a dû se compromet dans certaines œuvres de commande.
À partir de ce moment-là, à l’exception de quelques films, sa carrière est généralement considérée comme inégale et globalement assez impersonnelle, le cinéaste se consacrant pour l’essentiel à des films de série. Parmi les titres importants de cette période de sa carrière est souvent mentionné Errances / Les Vagabonds (Matatabi, 1973), film indépendant produit par la société ATG qui est orientée vers les films artistiques. Il s’agit d’une satire du monde des yakuzas. Dans la lignée de Tokyo Olympiades, Kon Ichikawa participe en 1973 au projet collectif Visions of Eight, documentaire sur les jeux olympiques de Munich co-réalisé avec Jim Clark, Milos Forman, Claude Lelouch, Yuri Ozerov, John Schlesinger, Arthur Penn, Michael Pfleghar et Mai Zetterling. En 1975, il adapte une nouvelle fois Soseki Natsume avec Je suis un chat (Wagahai wa neko de aru).
Pour accompagner la réédition de romans à succès de Seishi Yokomizo, Hawki Kadokawa, président des éditions Kadokawa, décide d’en produire de nouvelles adaptations, après celles qui avaient été réalisées pour le théâtre et le cinéma dans les années 1950. Il confie cette tâche à Kon Ichikawa qui réalise ainsi une série de cinq adaptations de ces best-sellers policiers, produits par la Toho : La Famille Inugami / Le Complot de la famille Inugami (Inugamike no Ichikozu, 1976), suivi de La Ritournelle du démon (Akuma no temari-uta ; 1977), L’Île de la prison (Gokumon-tô, 1977), La Reine des abeilles (Jôbachi, 1978), La Maison du pendu de la côte de l’hôpital (Byoinzaka no Kubikukurino Ie, 1979). La Famille Inugami est le plus gros succès de l’année 1976 et permettra à Kon Ichikawa de continuer à travailler dans les années 1980. Bien qu’il s’agisse en premier lieu d’œuvres de commande, ces projets rejoignent le goût de Kon Ichikawa pour le genre policier, et plus particulièrement pour les romans d’Agatha Christie.
On mentionnera également, dans sa fin de carrière, quelques titres importants tels que Le Bonheur (Kôfuku, 1982), Les Quatre Sœurs Makioka (Sasameyuki, 1983) ou L’Actrice (Eiga Jôyu, 1986) sur un scénario de Kaneto Shindo et qui retrace la vie de la comédienne Kinuyo Tanaka. Kon Ichikawa considère L’Actrice comme l’un de ses longs-métrages préférés au sein de sa filmographie.
En 1985, il réalise un remake de La Harpe de Birmanie qui remporte un important succès, particulièrement auprès du jeune public. Le film possède toutefois une assez piètre réputation. Puis, le cinéaste tourne en 1987 La Légende de la princesse de la lune (Taketori monogatori) avec Toshiro Mifune, une superproduction dont Kon Ichikawa mettra plusieurs années à réunir les fonds mais qu’il ne prend pas trop au sérieux ; il considère ce film à effets-spéciaux comme un amusement. Il s’agirait de l’un de ses plus gros ratages. En 1994, Kon Ichikawa réalise une nouvelle version des 47 Ronins (Shijushichinin no shikaku). Puis, en 1999, il porte à l’écran, avec Dora-Heita (1999), un script co-écrit par Akira Kurosawa, Masaki Kobayashi et Keisuke Kinoshita ; il s’agit d’un projet conçu à l’origine pour leur société Yonki nokai. En 2001, Kon Ichikawa se voit remettre un prix pour l’ensemble de sa carrière au Festival de Montréal. Le cinéaste restera actif jusqu’en 2006, sa dernière réalisation restant le remake de l’un de ses propres films, La Famille Inugami. Shinju Iwai consacrera, la même année, un long-métrage documentaire au cinéaste, The Kon Ichikawa Story (Ichikawa Kon Monogatari). Victime d’une pneumonie, Kon Ichikawa disparaît le 13 février 2008.
Le coffret dvd
Les films
Le coffret édité par Carlotta Films réunie Le Cœur et La Harpe de Birmanie, deux films réalisés par Kon Ichikawa pour la Nikkatsu, ainsi que Seul sur l’océan Pacifique, film indépendant tourné sous la bannière de la Ishihara Production, société créée par l’acteur Yujiro Ishihara. On notera, au passage, que l’ordre de présentation des films à l’intérieur du coffret ne respecte pas leur chronologie dans la carrière du cinéaste et met davantage en avant La Harpe de Birmanie, le film le plus connu du lot, bien qu’il ait été réalisé après Le Cœur. La Harpe de Birmanie est, par ailleurs, également proposé à l’unité, contrairement aux deux autres titres qui ne sont disponibles qu’au sein du coffret.
Le choix de ces titres offre, de par sa variété, un petit aperçu de l’éclectisme de Kon Ichikawa. Le plus ancien, Le Cœur, se présente comme un mélodrame intimiste dont l’action se situe à la fin de l’ère Meiji. Le récit évoque la relation qui se tisse entre un vieux professeur, Nobuchi (Masayuki Mori), et l’un de ses anciens étudiants, Hioki (Shôji Yasui), qui lui voue une certaine admiration. L’épouse du professeur, Shizu (Michiyo Aratama), ne comprend pas l’attitude distante de son mari à son égard ; leur vie conjugale est des plus ternes. Nobushi va confier à Hioki un lourd secret qui le hante. En lui contant son passé dans une lettre, il évoque son amitié – teintée d’attirance homosexuelle – avec Kaji (Tatsuya Mihashi) et sa trahison envers son ami. Cette confession dévoilera la raison de sa situation conjugale malheureuse.
Réalisé un an à peine après Le Cœur, La Harpe de Birmanie apparaît comme un faux film de guerre. Il prend le contre-pied du genre, en s’attachant non aux exploits guerriers des soldats mais au contraire à leur déroute. Le film suit le parcours d’une section de l’armée japonaise sur le territoire birman, à la fin de la seconde Guerre mondiale. L’un de ses membres, le caporal Mizushima (Shôji Yasui), est un joueur de harpe extrêmement talentueux qui sert d’éclaireur pour le groupe grâce à son instrument. Apprenant la fin du conflit, la section se rend aux Britanniques qui les font alors prisonniers. Avec l’accord de l’armée britannique, Mizushima est envoyé en mission pour convaincre un groupe de soldats japonais de capituler. Échouant dans sa tâche, Mizushima se trouve pris entre les tirs croisés des Britanniques et de ses compatriotes. Il passe pour mort dans ce carnage et prend alors l’identité d’un moine. Se retrouvant confronté aux horreurs de la guerre et à ses charniers humains, il fuit l’armée et épouse la philosophie bouddhiste, le film reprenant ici un élément déjà présent dans Le Cœur.
Situé à la fin de la période faste de Kon Ichikawa, Seul sur l’océan Pacifique propose un récit initiatique prenant la forme d’un voyage. Il raconte l’histoire authentique d’un jeune garçon, Kenichi Horie, qui fut le premier japonais à traverser l’océan Pacifique sur un petit voilier, et à rejoindre ainsi les côtes des États-Unis. Tout au long de la traversée, le récit va revenir sur la vie du jeune homme au sein de sa famille ainsi que sur les préparatifs de son aventure. Se dessinent, à travers ses retours dans le passé, les raisons de son départ qui apparaît comme la fuite d’un environnement hostile, d’une société aux règles aliénantes.
Bien qu’il s’agisse d’œuvres a priori assez différentes de par les genres qu’elles explorent, on y décèle tout de même des obsessions communes. Elles se rejoignent sur la peinture de personnages en crise d’identité ou de marginaux, et relatent, à travers leurs parcours, des quêtes existentielles. On notera, à ce titre, la très grand richesse thématique des trois films, et particulièrement de La Harpe de Birmanie.
Ces trois films illustrent également l’idée souvent avancée d’une dichotomie de l’œuvre de Kon Ichikawa entre des films légers et d’autres sombres, piste reprise d’ailleurs par Diane Arnaud dans les suppléments de ce coffret. À première vue, La Harpe de Birmanie et, plus encore, Le Cœur apparaissent comme des œuvres sombres, alors que Seul sur l’océan Pacifique semble plus léger. En réalité, ses œuvres se révèlent moins simples qu’elles en ont l’air au premier abord. Si l’on y regarde de plus près, il se dessine plutôt une tonalité dominante avec des ruptures de ton interne : instants d’humour dans Le Cœur et La Harpe de Birmanie, ou touches de mélancolie pour Seul sur l’océan Pacifique. Ainsi, la naïveté de La Harpe de Birmanie – que l’on peut rattacher à son propos « humaniste » – peut soudain laisser place à une forme de pessimisme. De même, la dimension comique prédominante dans Seul sur l’océan Pacifique laisse pointer, par moments, une certaine amertume.
Cette complexité du regard, qui transparaît derrière une vision simpliste du rôle de l’armée japonaise ou une caractérisation schématique des personnages, constitue la particularité – et l’un des intérêts majeurs – de ces trois longs-métrages. Le cinéaste porte un regard ironique sur ses personnages, pointant leur contradictions avec ironie ou les tournant en dérision.
Sur le plan du récit, les trois longs-métrages ont recours au flash-back. Malgré l’importance variable qu’occupe ce procédé selon les titres, leur construction scénaristique s’avère assez élaborée. On relèvera dans La Harpe de Birmanie le travail sur certains motifs, jouant sur la répétition et les renvois. Ils apparaissent d’abord comme des détails anodins mais révèlent plus loin une importance, et parfois une portée symbolique, jusqu’alors insoupçonnée. On notera aussi pour Le Cœur le travail allusif avancé au niveau du script et poursuivi dans la mise en scène extrêmement dépouillée. Le film se montre tout en retenu et joue sur le non-dit. On peut, au passage, attribuer au Cœur une certaine audace pour l’époque, de par son évocation de l’homosexualité, même si elle n’est qu’allusive.
Seul sur l’océan Pacifique apparaît comme un titre plus mineur car usant de ficelles scénaristiques nettement moins subtiles et de personnages à la psychologie moins étoffée. On reconnaîtra, toutefois, que les outrances dont fait preuve le film participent à sa dimension de « caricature », aspect voulu sans aucun doute par Kon Ichikawa et Natto Wada, ainsi qu’à sa dimension comique. Même s’il paraît un peu plus faible, Seul sur l’océan Pacifique illustre une autre facette de l’œuvre de Kon Ichikawa, plus enjouée en comparaison avec les deux autres titres. Il s’avère intéressant dans la perspective d’une compréhension globale de la filmographie du metteur en scène.
Concernant La Harpe de Birmanie, on peut être gêné par sa représentation du second conflit mondial et son absence de véritable recul critique sur le rôle du Japon. En occultant les horreurs commises par l’armée japonaise, le film en donne un portrait qui manque de nuances et tend donc un peu trop à l’idéaliser. Sa vision globalement naïve – d’où percent toutefois quelques éclairs pessimistes sur des amoncellements de corps – participe à une révision des événements sous un angle positif. Même s’il distingue différents comportements au sein du même camp – la capitulation lucide opposé au patriotisme aveugle –, l’armée japonaise y est surtout présentée comme une victime. Le film tend ainsi presque à excuser l’armée japonaise. Seule la scène de l’appel à la reddition par Mizushima apporte un regard critique sur le camp japonais, en pointant l’absurdité d’un patriotisme borné qui entraînera la mort totalement vaine de tous les membres du groupe retiré dans la montagne. La naïveté du propos confère, par ailleurs, au film un côté un peu désuet.
On se doit également de pointer le très grand soin photographique qui caractérise Le Cœur et La Harpe de Birmanie. Il constitue d’ailleurs l’une des grandes forces des créations les plus abouties de Kon Ichikawa. La Harpe de Birmanie propose de splendides compositions en noir et blanc qui accordent une large place aux paysages. Ces derniers prennent à travers la mise en scène une dimension métaphorique, traduisant l’état mental du personnage principal, Mizushima. On retiendra surtout les plans larges d’étendues désertiques où apparaissent parfois des charniers à ciel ouvert. On est d’emblée frappé par la très grande beauté visuelle du film. La magnifique musique qui les accompagne, composée par Akira Ifukube, occupe également une place capitale, choix logique qui rejoint le rôle des éléments musicaux et des chants dans le scénario. La bande originale insuffle au film de, une véritable dimension lyrique. Moins spectaculaire, l’esthétique dépouillée, presque austère, du Cœur s’avère tout aussi intéressante. Ses compositions participent au caractère étouffant du film et sert à merveille cette histoire secrets pesants, de remords et de tensions rassemblés dans un nombre de lieux extrêmement réduit.
Beaucoup plus simple – pour ne pas dire simpliste –, la mise en scène de Seul sur l’océan Pacifique repose essentiellement sur une opposition entre les scènes d’extérieur sur le voilier avec de larges vues de paysages marins, et celles – cadrées de manière plus rapprochée – à l’intérieur de la cabine où le protagoniste et anti-héros de l’histoire se trouve confiné. Le film joue aussi au début sur les codes visuels du thriller et du film criminel en ouverture mais abandonne rapidement ce qui ne constitue qu’une fausse-piste. En comparaison des deux autres titres, Seul sur l’océan Pacifique présente un travail photographique beaucoup moins sophistiqué. À l'exception de quelques plans, on se situe ici dans une facture beaucoup plus « ordinaire », que ce soit dans la composition des cadres ou dans le choix d’un éclairage globalement homogène.
La qualité technique
Des trois films proposés dans ce coffret, La Harpe de Birmanie est celui qui est présenté dans les meilleures conditions. La copie s’avère extrêmement propre tout en conservant un grain pellicule très appréciable. Elle présente un bon piqué et un noir et blanc bien contrasté. L’image du Cœur se situe sensiblement en retrait, en comparaison, avec un piqué moindre et des noirs moins profonds ; elle demeure toutefois de bonne qualité. Seul sur l’océan Pacifique, l’unique film en couleurs sur les trois, présente une copie plus abîmée, avec quelques défauts de pellicule, un niveau de détails un peu juste et des couleurs plutôt ternes. Elle reste, malgré ces réserves, d’assez bonne tenue et permet de voir le film dans des conditions tout à fait convenables. Les bandes son des trois films apparaissent globalement claires, en dépit d’un peu de souffle.
Les suppléments
L’interactivité du coffret propose, pour chaque film, une intervention de Diane Arnaud, maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris VII et auteur, notamment, d’un essai sur Kiyoshi Kurosawa. Chaque « préface » revient rapidement sur la genèse du projet avant de se concentrer sur une analyse du film, essentiellement thématique. Celle-ci dégage les principales pistes de compréhension du film et donne, au passage, quelques indications utiles sur l’œuvre et la personnalité de Kon Ichikawa. L’expression claire, servant un propos pertinent, rend ces compléments de programme très accessibles et assez plaisants à suivre. Ces trois modules réunis font office d’introduction à l’œuvre de Kon Ichikawa et donnent envie d’en apprendre davantage sur le cinéaste.
Toutefois, s’ils sont présentés comme des « préfaces », on pourra préférer les regarder après avoir vu les films ; ils déflorent en grande partie l’intrigue et peuvent, par conséquent, entamer le plaisir de la découverte. Par ailleurs, les analyses proposées peuvent paraître plus faciles à suivre après avoir visionné les films, étant donné qu’elles font référence à des détails ou à des passages précis du récit. Ces trois « préfaces » présentent toutes une facture technique très soignée ; leur réalisation se révèle à la fois sobre et élégante, telle qu’elle devrait toujours être pour ce type de programme.
Le disque de La Harpe de Birmanie comprend un autre supplément très instructif, conçu cette fois par Claire Akiko-Brisset, maître de conférences à l’Université Paris VII et spécialisée dans les recherches en sciences humaines sur le Japon. Ce module prend la forme d’un commentaire off apposé sur un montage de photographies d’archives, de cartes et d’extraits de films qui servent d’illustration. Il évoque le contexte de production du film, le replaçant à la fois dans l’histoire nationale et celle du cinéma japonais. Il propose également une mise au point sur le rôle du Japon dans la Seconde Guerre mondiale qui sert de cadre à l’action du film. Claire Akiko-Brisset revient aussi sur le roman dont est tiré le long-métrage de Kon Ichikawa, ainsi que la personne de Kazuo Nakamura qui l’a inspiré. Elle replace également dans la culture japonaise les différents morceaux et chants musicaux utilisés dans le film.
Les cinéphiles « complétistes » pourront éventuellement regretter que n’aient pas été repris, en plus de ces nouveaux suppléments, ceux des éditions antérieures parues aux États-Unis et en Grande-Bretagne, respectivement dans les collections « Criterion » et « Masters of Cinema ». On aurait surtout aimé pouvoir retrouver l’interview de Kon Ichikawa proposée par l’éditeur américain. Il est également dommage que le documentaire que Shunji Iwai consacra au metteur en scène soit absent de ce coffret car il aurait constitué un complément de choix. Malgré ces quelques réserves, les suppléments offerts par Carlotta Films s’avèrent relativement intéressants.
Bien que l’éditeur ne prévoie pas à ce jour de sortir d’autres films du metteur en scène, on ne saurait que trop encourager Carlotta Films à poursuivre le travail entamé avec ces trois titres. L’exhumation d’autres longs-métrages de Kon Ichikawa par la biais du dvd permettrait de (re)découvrir et de réévaluer son œuvre, en dehors des quelques rétrospectives qui ont pu lui être consacrées. Si une poignée de ses longs-métrages peut être dénichée outre-Manche et de l’autre côté de l’Atlantique avec des sous-titres anglais, l’essentiel de sa filmographie reste peu accessible sur support numérique. Nombre de films de Kon Ichikawa sont, certes, disponibles au Japon et en Corée mais, malheureusement, dans des éditions dépourvues de sous-titres ; ils n’attendent donc qu’à être proposés en Europe accompagnés de traductions françaises ou anglaises.
Coffret Kon Ichikawa : La Harpe de Birmanie / Kokoro / Seul sur l’océan Pacifique. 3 DVD 9. Version originale sous-titrée français. Formats : 1,33 : 1 - 4 /3 (La Harpe de Birmanie et Le Cœur), 2,35 : 1 - 16 / 9 ème (Seul sur l’océan Pacifique). Suppléments : « Préface de Diane Arnaud » (12-13 min.) et bandes-annonces pour les trois films, « L’histoire d’un soldat » par Claire Akiko-Brisset pour La Harpe de Birmanie. Sortie : 19 août 2009.
La Harpe de Birmanie (1956). N et B. Durée : 1 h 51 min.
Le Cœur (1955). N et B. Durée : 2 h 02 min.
Seul sur l’océan Pacifique (1963). Couleurs. Durée : 1 h 37 min.