Poker

Publié le 20 janvier 2010 par Cebeji


Parlons un peu poker puisque l’oriflamme des jeux de cartes passe à la télévision, couronné, césarisé tout comme les émissions bidonnées de télé-réalité, le foot arrangé, le catch etc…

Reconnaissons à ce jeu tout de même les ingrédients de la réussite média, apologie de la triche pompeusement appelé bluff, mise en jeu de sommes mirobolantes à faire pâlir un smicard en milieu de mois et pour finir concours de celui qui pisse le plus loin.
C’est un peu réducteur, j’en conviens .
Néanmoins, le paradigme télévisuel recouvrant la culture de son linceul mortuaire, propose son succédané aux spectateurs passifs mais surdoués de la télécommande comme seul potentiel agitateur.
L’écran plat tel l’encéphalogramme de son observateur le condamne donc à l’admiration sans borne d’individus héroïques cultes étalant leur paires sur l’autel de la frime.
C’est du lourd !!!
Rappelons sommairement le déroulement d’une partie.
Les joueurs, des hommes principalement, mais des vrais, des durs s’attablent comme tout sportif de comptoir ; s’ensuit la distribution des cartes pour une sorte de… bataille.
Les joueurs peuvent changer des cartes afin d’obtenir une combinaison forte dans la hiérarchie des probabilités mais finalement on s’en fout car l’important est de faire croire que l’on détient un « gros jeu » et c’est là qu’intervient le fameux bluff.
Le tout est ponctué de mises financières servant de levier à la peur car le principe est là, digne, sacré, puissant, inébranlable, manger ou être mangé.
Le gagnant est celui qui globalement a impressionné, dominé, estourbi ses adversaires par l’entremise de stratégies psychologiques, de culot et parfois de chance.
Bref, c’est un jeu de testostérone appliquée pour sportif sans physique, pour se la jouer mâle dominant sans en avoir l’envergure.
On retrouve cette interaction dans la nature chez les animaux par exemple, dans la phase d’observation pré-combat, quand deux mâles s’affrontent pour un territoire ou une femelle en s’hérissant, criant, sautant pour impressionner le rival.
L’aspect complexe du poker dissimule mal ce fondement instinctif primordial qui, toutefois fait encore rêver le frustré qui fantasme l’accession au trône de puissant.
Continuons donc d’évoluer ainsi en encourageant l’involution, le bidon, les faux-semblants, l’arnaque psychologique et évitons les jeux d’intelligence comme les échecs entre autre.

Bon, j’ai exagéré évidemment, question de style mais peut-être bluffe-je ?
Difficile à dire non ? oui bluffe-je c’est dur à dire…

En tout cas : belote et re !!!