La sécurité dans les aéroports peut engendrer des situations pour le moins rocambolesque - lors d'un voyage à Berlin, l'un des membres de la rédaction a connu lui-même une mésaventure avec son Sony Reader, en ne voulant pas admettre qu'il s'agissait d'un ordinateur portable (sic !)...
Mais Robert Munsch, auteur canadien renommé a vécu lui aussi une aventure délirante. Vous vous souvenez, lorsqu'à la suite du 11 septembre 2001, on disait que les terroristes auraient gagné quand... eh bien là, on pourrait finir la phrase par « quand un bouquin fera flipper son éditeur, à cause de son contenu ».
Termina's Dolls doit en effet sortir fin 2010, et il raconte l'histoire d'une petite fille qui tente à tout prix de faire rentrer toutes ses poupées dans l'avion qu'elle doit prendre. Or, on sait que les contrôles dans les aéroports, tout particulièrement après l'attentat raté qui eut lieu dans un avion se rendant aux États-Unis, se sont renforcés. On y a instauré de nouvelles procédures contraignant les voyageurs à subir de multiples contrôles ou des passages au scanner corporel...
Eh bien voilà que l'éditeur, Scholastic, appelle Robert en catastrophe, pour lui dire que jamais de la vie cette fillette ne devait tenter de faire entrer quoi que ce soit en douce dans l'avion.
La directrice des éditions Scholastic Canada, Diane Kerner, explique que, du fait de ce nécessaire petit changement, on devra s'attendre à un petit retard dans la parution du bouquin. Mais dans tous les cas, il revient à l'éditeur de faire extrêmement attention, plus particulièrement dans les livres jeunesse, à la manière dont le monde réel est présenté.
« Surtout parce qu'avec les livres de Robert Munsch, ce qu'il fait c'est prendre des situations réelles et les rendre ridicules, recherchant donc toujours un équilibre entre la réalité et une certaine folie. Ce qui rend si bons ses romans », ajoute-t-elle.
Sauf qu'un éditeur qui devient parano en croyant qu'un livre jeunesse pourrait être mal vu parce qu'il raconte comment une petite fille dissimule des poupées dans un aéroport...
Ouais, les terroristes ont marqué un gros point, là.