Hannah et ses soeurs, Woody en pleine forme.
C’est sans doute une de ses comédies les plus réussies. Bien sûr, son personnage d’hypocondriaque (qui croyait avoir un mélanome cancéreux dans le dos alors que la tache était sur sa chemise) cherchant un sens à sa vie et essayant de se trouver une “belle” religion y est pour beaucoup. Mais j’adore le trio des soeurs..
D’abord, il y a la Hannah du titre (Mia Farrow, toute en retenue), qui excelle à cacher ses blessures et s’applique à être le pilier de la famille, talentueuse mais modeste, qui maintient le groupe familial soudé, une soeur (et épouse) presque trop parfaite, qui paie pour cela d’ailleurs, sans toujours bien le savoir…
Puis il y a Lee (superbe Barbara Hershey), la muse, un peu sauvage et terriblement attirante pour les hommes, qui veut élever le niveau de ses amours, mais se laisse entraîner dans une confuse histoire d’adultère et de trahison…
Enfin, il y a Holly (géniale Dianne Weist), la paumée des trois, qui se cherche encore, prend de la coke, va écouter des punks, se rêve en artiste et finit par taper sa soeur (auprès de laquelle elle éprouve un puissant sentiment d’infériorité) pour finir le mois…
Hannah et Ses Soeurs est léger, enlevé, tout en explorant avec finesse et humour les rapports compliqués qui peuvent exister dans une famille, dans une “sororie” (l’équivalent de fratrie n’existe pas à ma connaissance ?!). Les jalousies souterraines, le mélange d’admiration et d’exaspération, la fidélité aux parents qui engendre une compétition qui ne dit jamais son nom… Une version beaucoup plus réussie sur la question que le film Intérieurs de 1978, qui mettait déjà en scène trois soeurs, trop bergmanien pour être allenien.
Woody Allen, en 1986, était vraiment en belle forme, contrairement à ce que son personnage croyait…