La vie moderne selon Jonathan Viner. C’est un peintre...

A pale girl in pale camo, 2009

Conduit of dialogue, 2007

Harem, Miriamna, 2009

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La vie moderne selon Jonathan Viner.

C’est un peintre new-yorkais de trente-trois ans, et je l’ai repéré car une de ses peintures a été utilisée en couverture d’un livre (pas lu- enfin je ne l’ai pas lu) de chez Actes Sud. Je suis tombée bouche-bée. Je trouve son travail magnifique et glaçant à la fois. Ces filles (c’est le principal sujet de ses oeuvres) semblent interdites, un peu sans vie, comme pétrifiées. Il vient de finir une exposition à New-York dans laquelle il a fait une série de jeunes femmes plus où moins dévêtues, coiffées de casques audio, série qu’il a appelée “Harem”.

Et c’est bien de cela qu’il s’agit me semble-t-il, puisque il mélange une esthétique désuète (voyez A Pale Girl In A Pale Camo) ainsi qu’une pratique classique -à l’heure de photoshop et de l’art numérique- (il fait des huiles sur toile) à des éléments ultra-modernes (portable à l’écran bleu-froid, casque high-tech…).

Son univers n’est pas très riant, les filles sont seules (même quand elles sont accompagnées), toujours un peu blessées (bleus, écorchures…) en essai de communication avec autrui ou le monde extérieur (portable, casque) mais manifestement en échec. Ses toiles nous laissent fascinés devant tant de maîtrise et tant de perfection. Un peu comme si on assistait à notre propre pétrification, gavés de modernité et de moyens de communication, mais qu’on restait là, muets et hypnotisés.