C'est le constat sous forme de titre pour un article de L'Express.fr paru hier au sujet de la progression des articles dit "responsables" ou éthiques dans la l'offre textile en France et dans notre consommation en habillement. La route est encore longue ! annonce l'article qui s'appuie sur une étude conduite par l'Institut Français de la Mode entre octobre 2008 et décembre 2009 reposant d'une part - côté distributeurs - sur les interviews de 25 marques et enseignes et d'autre part - côté consommateurs - sur des tables rondes et deux sondages réalisés en novembre 2008 et octobre 2009 par téléphone auprès de 1.000 consommateurs.
Selon l'IFM, fin 2009, la part de produits considérés comme "responsables" dans la consommation de produits de mode oscillait entre 1% et 1,5%.
Du côté consommateur, l'offre conserve une image de basique, trop peu diversifiée au niveau des styles et surtout des matières où l'on retrouve principalement de la "maille" jersey. L'idée d'éthique reste aussi encore floue dans l'esprit des consommateurs et la notion de labelisation trop peu développée sur des filières de production textile longues et complexes.
Du côté des enseignes de distribution c'est le système actuel de production délocalisée à l'extrême qui freine le développement de l'offre. Là où l'industrie de la mode s'est complètement désengagée pour se concentrer uniquement sur le marketing et les ventes, la mode éthique impose une très bonne connaissance et une maîtrise complète des filières de production. Revenir à ce mode de fonctionnement et transformer en profondeur leurs filières est très coûteux pour les marques.
C'est un peu le serpent qui se mord la queue : tant que l'offre n'est pas suffisamment riche et variée les consommateurs n'iront pas vers les produits de mode dit "responsables" et tant que la demande des consommateurs n'est pas suffisamment soutenue et génératrice de profits pour les distributeurs, l'offre demeurera restreinte.
Néanmoins, si aujourd'hui ce secteur de consommation reste encore une niche, les perspectives de développement s'avèrent encourageantes : la part de produits considérés comme "responsables" dans la consommation de produits de mode pourrait atteindre 3% en 2012 avant de s'accélérer pour représenter 5% à 8% en 2015, toujours selon les estimations de l'IFM.
Ca ferait du bien à la planète ça non ?