
Il est aussi amusant de se rendre compte que justement proche de Lovecraft, il aura opté pour une littérature qui ne franchit pas le pas des mystères et des dieux, de la folie ou de la mort. L'humour a gardé sa place, et l'automate hanté, le premier des récits l'illustre bien. Mort quatorze ans avant Lovecraft, Morrow n'aura manifestement pas eu besoin d'extérioriser ses angoisses profondes comme le romancier d'horreur le fit.
J'ignore si c'est à la traduction de Jean-Baptiste Dupin que l'on doit une ambiance définitivement scellée dans une fin de XIXe siècle. Personnellement, ça ne m'a pas enchanté : si le choix des mots permet définitivement d'asseoir un texte dans une époque, peut-être aurait-il été judicieux de donner aux nouvelles de Morrow une légère modernité, qui les aurait rendues plus légères. Parce que de leur côté, les histoires ne cassent pas non plus trois pattes à un canard. C'est distrayant, et assez original, mais ça manque de légèreté.
À découvrir, surtout (et dans le cas contraire, inutile de se forcer) pour l'anecdote littéraire que représente la vie de Morrow, disponible dans la préface du traducteur (avec en supplément la première nouvelle).
Retrouvez Dans la pièce du fond, de W.C. Morrow, en librairie