Imaginez la page d'accueil de Youtube entièrement blanche avec une phrase lapidaire: « Nous n’avons pas encore l’autorisation de diffuser nos contenus dans votre pays. Repassez plus tard. » Imaginez l'intégralité des players vidéos effacés de vos sites, blogs et forums préférés. Non, vous ne rêvez pas, c'est ce qui se passe depuis aujourd'hui en Italie.
La péninsule va, semble-t-il, entrer dans une heure tres sombre de son histoire dès la semaine prochaine, avec la promulgation du décret dit « Romani » obligeant les éditeurs de sites web "susceptibles d’avoir sur [la population] un impact manifeste" à soumettre à une autorisation ministérielle la diffusion de vidéos en ligne. En gros: si vous souhaitez diffuser de la vidéo, vous devrez avoir l'aval du gouvernement.
Pour l'instant, ne sont concernés que les services de VOD, les Web TV, les gros pourvoyeurs de contenus comme Youtube et, eventuellement les blogueurs influents susceptibles de générer une forte audience. Google a d'ores e t déjà réagi par l'intermédiaire de son responsable italien Marco Pancini en affirmant que « [Le décret] tente d’octroyer les mêmes responsabilités aux fournisseurs de services Internet qu’aux réseaux de télévision qui éditent leur contenu, alors que Youtube se contente de mettre une plateforme à disposition des internautes. »
Tout ceci n'est pas sans rappeler le fameux discours de bonne année de notre Berlusconi et sa phrase choc: " Il faut donc expérimenter sans délai les dispositifs de filtrage [de l'internet]". Sale temps en Europe pour la liberté d'expression.