La précarité de l'emploi au féminin

Publié le 08 novembre 2007 par Fanette

Ce billet a été spécialement écrit pour le blog d'Eric, Equilibre précaire, c'est un concentré d'expériences vécues, de témoignages recceuillis et vues ailleurs.La précarité de l'emploi au féminin ou comment le système met à l'écart les femmes de l'emploi.

Cet article n'a rien de féministe ou de péjoratif, il est ce que toute femme salariée, de tout âge vit actuellement dans notre si belle société, ça se passe ici, dans vos régions, en France.

J'ai longtemps cru que la discrimination à l'embauche, chez nous les femmes était dûe au manque de diplômes.Outre le fait que nous n'avons pas le droit manifestement de nous reconvertir professionnellement parlant (une faible population y arrive et ce sont en général des salariés qui sacrifient leurs soirées au CNAM ou en congé sabbatique sur les bancs de la fac).

A 20 ans diplôme d'Esthéticienne, j'étais sur le marché du travail et je coûtais déjà trop cher (le smic), dans l'artisanat on te serine sans arrêt qu'il faut mériter ton salaire et qu'il te faut trimer et ne pas compter les heures sup, c'est déjà moyen quand on n'a que 30 minutes pour manger et qu'il faut enfiler des journées continues de 8h30 à 19h30, quand on avait la chance d'être déclarée, on ne pouvait se permettre de l'ouvrir.

L'Artisanat première entreprise de France ? Faites moi rire, première entreprise à embaucher au black serait le meilleur mot !A part monter sa propre entreprise, la femme n'a pas vraiment d'autre choix si elle veut mener de front une vie professionnelle et familliale.

Tant que la femme est célibataire et sans enfant elle est corvéable à merci, si en plus elle est diplômée, les entrepreneurs se gaussent.Pour un peu qu'elle soit basanée, il ne faut pas qu'elle le soit trop, l'embonpoint est déconseillé sauf si le poste concerné n'a aucun rapport avec les références exigées (femme de ménage, ouvrière), il n'est pas rare de voir une horde de grues dans les bureaux administratifs de certaines entreprises spécialisées dans la com ou l'immobilier (si si regardez autour de vous les nouvelles recrues).

Au début, quand tu es jeune, tu n'as pas assez d'expérience, soit, mais il faut bien démarrer un jour !Voilà la deuxième discrimination en matière d'emploi, après les diplômes.L'entrepreneur ne fait pas confiance aux jeunes diplômées.

Une fois que tu as de l'expérience, voire trop, comme les seniors, on te pousse vers la sortie car tu coûtes trop cher pour la boîte qui t'emploie.Celle ci oublie au passage qu'en virant les seniors ils virent de la main d'oeuvre qualifiée, (mais peu importe, nous sommes dans une société de consommation et de gaspillage).

Une fois que tu deviens mère, le recruteur d'entrée de jeu éliminera toutes les candidatures des femmes ayant des enfants de moins de 6, 7 ans (entrée en CP), rares sont ceux qui embaucheront des femmes de cette catégorie là !L'idée qu'une employée puisse être absente une semaine de son poste lui est intolérable, il est impossible de la remplacer, les effectifs étant déjà réduits au strict minimum.

Le Management (drogue favorite des phallocrates en puissance)dans toutes chaînes d'entreprise tu subiras, et tout ce qui va avec comme lot d'humiliations professionnelles.La loi du nombre tu subiras pour un peu que tu te seras éloignée du champ de bataille le temps d'un congé parental.Une salariée n'a pas le droit d'être enceinte, n'a pas le droit dêtre mère ni de poser un congé parental, préparez vous au retour que votre patron vous aura mijoté en douce.

Ainsi va la vie, que tu sois diplômée ou non, tant que tu chercheras à rester salariée, tu seras toujours victime un jour dans ta vie professionnelle de harcèlement moral, de la phallocratie environnante, de la jalousie maladive de certaines, de carriéristes qui n'hésiteront pas à te planter dès que tu montreras un signe de faiblesse : il en est ainsi, il y a peu d'offres d'emploi pour nous et beaucoup de demandes, nous souffrons toutes du même mal, du même désir "réussir notre carrière professionnelle".

A l'image de tes ancêtres hominidés, pour un emploi tu te battras :

Ou Tranxène tu prendras pour le supporter l'actuel.

L'ANPE ne te fera pas de cadeau : elle t'obligera à rester dans les tranchées si elle ne te propose pas la dernière formation à la mode que financera ta Région (non reconnue des professionnels et des VAE), histoire de te radier quelques temps des listes de "chômeuses" longue durée (DELD).Tu supplieras ton conseiller de te mettre sur le coup d'un CES ou d'un CAE en 20 heures tant tu seras désepérée, il te convaincra qu'il vaut mieux que tu touches tes Assedics au chaud et que tu attendes le bon moment.

Au mieux tu pourras faire un CAE de VRP au smic

ou Assistante de production en CAE

ou Technicienne en informatique/Pionne dans un collège (BTS Informatique souhaité)

Tant que le Service public et les Associations ne donneront pas le bon exemple en supprimant ces postes précaires que très peu de chômeurs élligibles peuvent occuper car les criètres sont trop dragstiques, il te restera les annonces fantômes de l'ANPE qui resteront en ligne une semaine au plus, et tu recevras le SMS ou sur ton répondeur que "l'annonce a été suspendue par l'employeur", (je ferai un test un de ces 4 avec quelques amis qui ont toujours leurs identifiants ANPE, histoire de vérifier la véracité des offfres bidon de l'ANPE, s'il y a des volontaires, y a du boulot !).

FEMMES,

Si vous avez la possibilité, faites comme d'autres, retroussez vos manches, ayez confiance en vous, devenez polyvalentes, formez vous un maximum ou mettez vous à votre compte, soyez femmes soyez libres créez votre emploi et vivez en !